Des violents affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 soutenus par Kigali se poursuivent sur terrain avec de fortes menaces sur la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Interrogé si le gouvernement envisageait de réunir la classe politique congolaise (NDLR:Opposition, majorité et Société civile) pour renforcer la cohésion nationale face à cette nouvelle agression Rwandaise ?
Pour le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, une telle initiative ne nécessite pas une invitation mais cela doit être " automatique" au regard de la gravité de la situation sécuritaire sur terrain marquée par la menace de l'intégrité territoriale du pays.
"Nous nous souvenons tous de ce que Mzee Laurent Désiré Kabila disait à l'époque que la guerre serait longue et populaire,il le disait et aujourd'hui nous sommes en 2025 ces paroles résonnent encore comme un testament. Lorsqu'il faut défendre le patrimoine que nous avons en commun est-ce que vous avez besoin d'être invité ? Vous posez la question si les politiques doivent s'asseoir mais les politiques n'ont pas besoin de s'asseoir parce que les politiques sont censés eux le premier qui connaisse les enjeux du pays. Vous ne pouvez pas vous définir comme politique sans connaître les enjeux auxquels fait face la République Démocratique du Congo?", s'est-il interrogé lors d'un briefing presse tenu samedi 25 janvier 2025 avec ses collègues du Commerce Extérieur et Sylvain Ekenge porte-parole des FARDC.
Il a poursuivi :
"Je ne veux pas rentrer dans le détail de cette guerre qui dure 30 ans et ici il est établi qu'il y a un rapport des experts du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui vient en renfort à ce que nous nous disons,un rapport qui dit qu'il y a plus de 4000 hommes d'une armée d'un pays étranger qui tue, viole et attaque des infrastructures qui donnent l'électricité, l'eau à des populations, est-ce qu'au vue de cette action, vous avez besoin vous d'être invité à vous lever pour défendre la patrie que vous prétendez aimer et défendre ? Je ne pense pas".
Par la même occasion, le ministre de la communication et des médias Patrick Muyaya déplore le "Silence" constaté du côté de l'église et des acteurs à la suite de la reprise des hostilités entre les FARDC et la rébellion du M23 soutenue par Kigali.
"Je m'étonne d'ailleurs de ne pas voir en tout cas pour l'instant suffisamment des réactions même du côté de l'église par rapport à la recrudescence des affrontements ces deux derniers jours? Je m'étonne de voir que beaucoup de leaders des partis ou ceux qui se disent leader de ne pas se lever, ici je rappelle que cette guerre n'est pas la guerre du Président Felix-Antoine Tshisekedi,je ne veux pas revenir dans le détail de l'histoire depuis le génocide Rwandais. Mais si nous devons refaire le tour vous allez voir ce qui a conduit à la mort de Mobutu, à la mort de Laurent Désiré Kabila et de ne pas parler des innombrables congolais vaillants Officiers des Forces Armées, des hommes et Femmes qui ont perdu des vies depuis est-ce que aujourd'hui on a besoin d'une invitation pour se lever et défendre la patrie qu'on prétend aimer et chérir ? En tout cas je voudrais mettre au défis tout ceux qui se disent qu'ils aiment le Congo à partir de demain ou de lundi d'où qu'il faut j'ai vu qu'il y avait des initiatives sur les réseaux sociaux des congolais qui disent qu'ils font des vidéos de 20 secondes pour soutenir les forces armées, je souhaiterais à en voir les millions", a-t-il fait savoir dans son intervention.
Ces derniers jours, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont réalisé une percée face aux Forces armées de la République démocratique du Congo dans la province du Nord-Kivu. À la suite des violents combats, et selon un communiqué des FARDC, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de Minova, une ville du Sud-Kivu située à un carrefour stratégique le long de la route vers Goma, l’une des principales métropoles du pays.
Dans l'opposition, il y a par exemple le camp de Martin Fayulu qui appelle à la convocation du processus de Kinshasa face à l'agression Rwandaise en vue de renforcer la cohésion nationale sur le plan interne. Jusque-là aucune réaction de la part de l'administration Tshisekedi à l'appel de Martin Fayulu.
Clément MUAMBA