De Kisangani, dans la province de la Tshopo, à Lubutu, dans la province du Maniema, la route est un calvaire sans nom. Long de 244 kilomètres, ce tronçon de la route nationale numéro 3, compte plus de quinze trous béants.
Autour de chaque fossé, des dizaines de véhicules, petits ou gros, stationnent. À chaque cinq kilomètres, au moins une impasse désole les voyageurs. Il faut désormais des jours pour effectuer le trajet Kisangani-Lubutu. Pourtant, il ne fallait que quelques heures pour y arriver lorsque la Grande Orientale n'était pas encore démembrée.
Les motos deviennent de plus en plus une préférence pour les usagers de cette route. Le voyage dure entre quarante-huit heures et cinq jours, à en croire les taximen interrogés au PK 141, du côté Tshopo, dans le territoire d'Ubundu. Pour traverser chaque fossé, les déviations se négocient parfois jusqu'à 4 000 FC.
Au PK 141, il faut au moins 6 hommes pour faciliter la déviation d'une moto. Ils sont payés 1000 FC par tête pour transporter les motos. Des dépenses de plus pour les propriétaires des motos qui vident aussi leurs poches aux différentes barrières.
Ce délabrement est dû aux averses de ces derniers temps mais aussi au manque d'entretien de la route. Certains fossés peuvent atteindre 3 mètres de profondeur. La société qui assure l'entretien de la route s'arrête dans la province du Maniema. Du côté Tshopo, même quand le soleil est ardent, les bambous l'empêchent d'atteindre le sol. Ce qui favorise une humidité permanente du sol.
À partir de Kisangani, passant par la RN3, l'on peut atteindre Bukavu, au Sud-Kivu ; Goma ou Walikale, au Nord-Kivu, et Kindu, au Maniema. Une route très capitale pour la population de Lubutu qui se voit enclavée petit à petit avec la dégradation du tronçon Kisangani-Lubutu.
Gaston MUKENDI, à Lubutu