Tensions en Ituri: le groupe Zaïre se dote de drones, camionnettes et bateaux militarisés pour renforcer ses opérations, alertent des experts onusiens

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Le groupe armé Zaïre, également connu sous le nom d’« Auto-défense des communautés victimes de l’Ituri » (ADCVI), a intensifié ses activités militaires et logistiques en 2024, selon un rapport récent des Nations unies.

Au cours des derniers mois, le groupe a mené une vaste campagne de recrutement, intégrant des milliers de nouveaux combattants issus des communautés du "G5", des camps de personnes déplacées, et d'anciens membres de l'Union des patriotes congolais (UPC). Ces recrues ont été formées dans des camps situés en Ituri, en Ouganda, ainsi qu’au centre de formation de la coalition AFC-M23 à Tchanzu.

Doté de matériel militaire sophistiqué, notamment des camionnettes militarisées, des bateaux et des drones commerciaux, le groupe Zaïre a également renforcé sa capacité opérationnelle sur le lac Albert. Des formateurs militaires en provenance d’Ouganda et du Rwanda ont contribué à l’entraînement des combattants, incluant des compétences en artillerie et en tactiques de combat avancées.

Le rapport détaille également l'alliance stratégique entre le groupe Zaïre/ADCVI et la coalition AFC-M23. Cette collaboration vise à mener des offensives coordonnées contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) en Ituri. Avec le soutien de l'AFC-M23, le groupe a élaboré des plans d'opérations, des itinéraires de transit des armes, et des bases opérationnelles sur le lac Albert.

Thomas Lubanga Dyilo, ancien chef de l’UPC et figure controversée, joue un rôle clé dans cette alliance. Décrit comme une "autorité morale" pour le groupe Zaïre, il a facilité le recrutement, la formation, et la mobilisation des combattants. Lubanga, ainsi que d'autres figures visées par des sanctions internationales, a été aperçu à Kampala, en Ouganda, où il coordonnerait des activités logistiques et stratégiques pour le groupe.

Malgré les efforts des FARDC, qui ont détruit plusieurs camps d'entraînement en septembre 2024, la mobilisation du groupe Zaïre/ADCVI continue de représenter une menace majeure pour la stabilité dans la région de l’Ituri.

Les autorités ougandaises, interpellées sur la présence de chefs de groupes armés sur leur territoire, ont nié toute connaissance de leurs activités.

L’évolution de ces alliances, ainsi que l’intensification des activités du groupe Zaïre, alimentent les tensions dans une région déjà marquée par des conflits prolongés et des défis humanitaires.