Kasaï : nouveaux affrontements entre Pende et Wongo à Ilebo, une dizaine de femmes blessées 

Manifestation des étudiants de l'ISP-Ilebo dans le Kasaï
Manifestation des étudiants de l'ISP-Ilebo dans le Kasaï

De nouveaux affrontements ont opposé les membres des communautés Pende et Wongo samedi 29 novembre dernier dans le territoire d’Ilebo (Kasaï), faisant au moins 10 blessés. Les victimes sont des femmes qui se rendaient au champ tôt le matin. Elles ont été prises à partie par un groupe d’individus du camp adverse porteurs d’armes blanches, selon des sources locales.

Le président de la société civile d’Ilebo, Willy Wotongula Ndjoko, confirme cet incident et déplore une situation devenue intenable.

« C’est triste de voir le conflit resurgir alors qu’aucune solution n’est trouvée jusqu’ici. Samedi, des femmes étaient parties au champ pour chercher de quoi survivre. Elles ont été surprises par le camp adverse et blessées à coups de machettes. Les blessures sont béantes. Une dizaine d’auteurs présumés ont été arrêtés récemment, mais voilà que ça recommence », s’alarme-t-il.

Pour cet acteur communautaire, les autorités tardent à prendre la mesure de la crise qui secoue cette partie du Kasaï.

« Je pense que les autorités négligent ce conflit. Il faut rapidement trouver des solutions avant que la situation ne devienne incontrôlable », insiste-t-il.

A la base de ces violences, la dispute des terres et le contrôle d’une mine de diamant dans la région.

Ce regain de violence intervient alors que le conflit intercommunautaire entre Pende et Wongo, apparu au début du mois de novembre, a déjà fait 15 morts et provoqué des déplacements de population. Malgré quelques arrestations, les tensions restent palpables dans plusieurs villages, où la peur de nouvelles attaques ralentit les activités agricoles et commerciales.

Les organisations locales de la société civile appellent à une médiation urgente, à un déploiement sécuritaire renforcé et à une implication directe des autorités provinciales pour prévenir une escalade. Les femmes blessées ont été prises en charge dans des structures sanitaires locales, où certaines sont dans un état critique selon des sources médicales.

Michel Cyala