Un rapport des experts des Nations unies, publié ce mercredi, révèle une alliance de facto entre les groupes armés Twirwaneho et RED Tabara, soutenus par Kigali, et leur intégration comme supplétifs de la coalition AFC-M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette collaboration marque une nouvelle escalade dans les conflits armés qui ravagent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Selon les experts onusiens, les Twirwaneho, dirigés par Michel Rukunda, alias "Makanika", et RED Tabara, un groupe armé burundais bénéficiant d'un soutien logistique et militaire du Rwanda, ont rejoint la coalition AFC-M23 pour mener des offensives coordonnées contre les Forces armées de la RDC (FARDC). « Ces groupes agissent désormais comme des forces supplétives, renforçant les capacités militaires et stratégiques de l’AFC-M23 », précise le rapport.
Les territoires de Masisi et Kalehe ont été particulièrement affectés par des tirs d’obus provenant de positions contrôlées par le M23 et la RDF (Forces de défense rwandaises), ainsi que par des incursions sporadiques dans les zones environnantes. La coalition AFC-M23 a continué de mobiliser des soutiens parmi les groupes armés locaux et les populations.
Le rapport met également en lumière le rôle de Bernard Byamungu, un commandant de l’AFC-M23, dans le recrutement de factions locales, telles que certaines branches des Raïa Mutomboki et Maï-Maï Kirikicho, entraînant des défections au profit de la coalition. Dans ce contexte, Michel Rukunda et Charles Sematama, anciens officiers dissidents de l’armée congolaise issus de la communauté Banyamulenge, jouent un rôle clé. Ces figures, désormais à la tête des Twirwaneho, justifient leur défection et leur engagement par la volonté de protéger, selon eux, leurs communautés face à l’insécurité persistante.
Les experts onusiens soulignent que cette alliance a permis une coordination accrue des attaques contre les FARDC et des milices locales, aggravant la situation sécuritaire et humanitaire dans la région.
Ce rapport met en lumière l’implication continue du Rwanda dans le soutien logistique et militaire aux groupes armés opérant en RDC, exacerbant les tensions régionales et compromettant les efforts de stabilisation dans les Kivus.