Un rapport du groupe d’experts des Nations unies publié mercredi révèle que le groupe armé Zaïre, rebaptisé "Auto-défense des communautés victimes de l’Ituri" (ADCVI), a intensifié ses activités militaires en Ituri avec le soutien d’instructeurs en provenance du Rwanda et de l’Ouganda. Cette assistance, combinée à un recrutement massif, a permis au groupe de renforcer son alliance avec la coalition AFC-M23, élargissant ainsi son influence et ses capacités opérationnelles dans la région.
Selon le rapport, des milliers de combattants du groupe Zaïre/ADCVI ont été formés dans des camps situés à Bini, dans la chefferie de Mambisa, et à Bua, près de Tchomia, ainsi que dans des centres affiliés à la coalition AFC-M23 à Tchanzu et en Ouganda. Les instructeurs, notamment d’anciens membres de l’Union des patriotes congolais (UPC) et des militaires rwandais et ougandais, ont dispensé des formations en tactiques de combat, camouflage, maniement des armes et artillerie avancée.
Le rapport souligne que le camp de Bini a formé plus de 3 000 combattants avant sa destruction par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) en septembre 2024. À l’issue de leur formation, les recrues recevaient des cartes d'identification, des uniformes, et attendaient des ordres pour des mobilisations ultérieures.
Avec l’appui de la coalition AFC-M23, le groupe Zaïre/ADCVI a élaboré une stratégie globale visant à intensifier les attaques contre les FARDC. Les experts onusiens notent que cette collaboration a permis au groupe de cartographier les bases militaires, d’identifier les itinéraires de transit des armes et d’organiser des mouvements de troupes sur le lac Albert depuis l’Ouganda, en préparation d’une offensive majeure.
Par ailleurs, la coalition AFC-M23 a poursuivi ses efforts pour rallier d’autres groupes armés en Ituri, notamment la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et la CODECO-URDPC. Les promesses de développement économique et de réconciliation, portées par Corneille Nangaa et d’autres représentants de l’AFC-M23, ont suscité l’intérêt de plusieurs leaders communautaires, particulièrement au sein des communautés marginalisées Lendu et Ngiti.
Les activités conjointes du groupe Zaïre/ADCVI et de la coalition AFC-M23 continuent de fragiliser davantage la situation sécuritaire en Ituri, exacerbant les tensions et compromettant les efforts de stabilisation dans cette région déjà éprouvée par des conflits persistants.