Le gouvernement angolais dénonce la violation de l’intégrité territoriale de la RDC et qualifie les avancées du M23 d'irresponsables

Les combattants du M23 à Kibumba
Les combattants du M23 à Kibumba

Le gouvernement angolais a fermement condamné la prise de contrôle de Masisi-centre, dans la province du Nord-Kivu, par le groupe armé Mouvement du 23 mars (M23). Dans un communiqué publié ce lundi, Luanda a qualifié cette action d'« irresponsable » et d'atteinte grave à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la République démocratique du Congo.

« Le Gouvernement de la République d'Angola, au nom de Son Excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d'Angola et Facilitateur de la Normalisation des Relations Politiques et Diplomatiques, de la Coopération et des Tensions entre la RDC et le Rwanda, condamne vigoureusement la prise de contrôle de la cité de Masisi-centre, dans la province du Nord-Kivu, par le groupe Mouvement du 23 mars (M23), survenue le 4 janvier 2025. Cette action irresponsable compromet gravement les efforts de pacification en cours dans la région de l’Est de la RDC et constitue une violation flagrante et inacceptable du cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août 2024 », indique le communiqué.

Luanda a exprimé sa « profonde préoccupation » face à l’escalade du conflit et dénoncé la « conquête illégale de territoire », qui viole les engagements pris dans le cadre du processus de Luanda, ainsi que les principes de l’Acte constitutif de l’Union africaine et de la Charte des Nations Unies.

L’offensive du M23, survenue le 2 janvier, a causé la mort d’au moins sept civils et entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes, selon la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO). Mme Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, a qualifié cette reprise des violences de « tournant tragique » pour la région, tout en appelant à un respect immédiat du cessez-le-feu et à la fin des hostilités.

Le M23, accusé par plusieurs rapports onusiens de bénéficier du soutien de forces extérieures, a récemment intensifié ses offensives dans le Nord-Kivu. Cette situation a entraîné une aggravation de la crise humanitaire, avec des milliers de déplacés confrontés à des conditions de vie précaires.

Les États-Unis ont également dénoncé les violations du cessez-le-feu et ont appelé le M23 à cesser immédiatement les hostilités. Washington a exhorté le Rwanda à retirer ses forces militaires de la RDC, rappelant la nécessité de respecter les engagements pris dans le cadre du processus de Luanda.

De son côté, l'Union européenne a condamné l’occupation de Masisi par le M23, exigeant un retrait immédiat et mettant en garde contre de possibles sanctions contre les responsables de cette recrudescence des violences.

Malgré la mise en place du Mécanisme de vérification ad hoc renforcé (MVA-R) en novembre 2024, sous la médiation de l’Angola, le processus de paix peine à produire des résultats concrets.