À Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central, où il séjourne depuis ce mardi 24 décembre 2024, Félix Tshisekedi est revenu sur la question relative à la révision ou au changement de la Constitution. Pour Félix Tshisekedi, la dernière décision revient au peuple congolais, qui devra statuer sur l'avenir à réserver à l'actuelle loi fondamentale, à savoir la Constitution.
"L'affaire relative à la Constitution vous concerne en tant que peuple congolais, en tant que souverain primaire. Que personne ne vienne vous mentir pour vous interdire de réfléchir sur la Constitution, pour savoir si les textes qui nous régissent sont bons ou mauvais, pour voir s'il faut les changer ou pas. Nous sommes à votre service, ce que vous allez dire, c'est ce que nous allons faire. Si vous voulez qu'on change la Constitution, nous allons la changer. Il n'y a personne qui viendra nous interdire parce que c'est grâce à vous que nous sommes là où nous sommes. Lorsque vous voyez que ça ne cadre plus et qu'il faut améliorer les textes, nous allons le faire selon votre désir", a indiqué Félix Tshisekedi lors de son meeting.
Félix Tshisekedi a rassuré quant à la mise en place d'une commission multidisciplinaire censée réfléchir sur l'avenir de la Constitution.
"Lorsque nous commencerons la nouvelle année 2025, je vais mettre en place une commission multidisciplinaire composée de Congolais pour réfléchir sur cette question. Une fois leur travail terminé, ils vous proposeront les conclusions, et la dernière décision vous reviendra. Si vous voulez le changement, nous allons changer. Si vous voulez que ça reste comme ça, il en sera ainsi. C'est pourquoi je vous demande de faire attention à certains de nos frères qu'on envoie, qui sont manipulés pour venir vous mentir", a ajouté Félix Tshisekedi.
Le débat autour de la révision ou du changement de la Constitution continue de diviser la classe sociopolitique congolaise. Lors de ses récents voyages à l'intérieur du pays, Félix Tshisekedi avait annoncé la mise en place, dès l'année prochaine, d'une commission nationale multisectorielle, chargée de proposer une Constitution adaptée aux réalités des Congolais et "rédigée par les Congolais". Il estime que l'actuelle loi fondamentale avait été rédigée par des étrangers, à l’étranger, et que certaines de ses dispositions bloqueraient le bon fonctionnement des institutions de la République.
Du côté de l'opposition, représentée notamment par les camps Joseph Kabila, Katumbi, Fayulu, Matata et plusieurs mouvements de la société civile, ce "plan diabolique", qui consacre la balkanisation du pays, représente une menace grave pour la souveraineté nationale et la démocratie en République démocratique du Congo. Ils envisagent, dans les prochains jours, d'entamer des manifestations pacifiques dans les rues de Kinshasa et ailleurs pour exiger le respect de l'actuelle Constitution de la République démocratique du Congo.
Clément MUAMBA