Est de la RDC : Félix Tshisekedi souligne les efforts déployés pour repousser les "agresseurs" et leurs "supplétifs" misant sur une victoire "facile" et "immédiate"

La détérioration persistante de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République démocratique du Congo a été abordée par le Président Félix-Antoine Tshisekedi dans son discours sur l'état de la nation, prononcé mercredi 11 décembre 2024 devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès au Palais du Peuple, à Kinshasa.

Lors de son sixième discours annuel, Félix Tshisekedi a exprimé ses préoccupations concernant les défis sécuritaires, qualifiés de "majeurs", malgré des progrès notables dans d'autres secteurs comme l'économie et les finances.

« Malgré les progrès réalisés dans plusieurs domaines, la question sécuritaire demeure un défi majeur. Notre pays reste confronté à des rébellions persistantes, notamment l'agression de l'armée rwandaise et des terroristes du M23, qui entravent la stabilité nationale, le développement et l'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. Ces ennemis de la République continuent d'occuper une partie des territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero, provoquant un afflux massif de déplacés internes. Aujourd'hui, près de 7 millions de Congolais vivent loin de leurs foyers, faisant de notre pays l'un des plus touchés au monde par ce drame humanitaire », a-t-il déploré.

Engagement renouvelé pour l'Est de la RDC

Le Président a réaffirmé son engagement à soutenir les populations affectées et a salué les efforts des forces armées congolaises et de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), qui ont permis de repousser les avancées des rebelles du M23.

« Grâce à la détermination de nos forces armées et au soutien de la SADC, nous avons repoussé les agresseurs et leurs supplétifs, qui comptaient sur une victoire facile et immédiate. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude au Président João Lourenço de la République d'Angola pour son rôle de médiateur dans la quête de la paix, ainsi qu'à la SADC, qui vient de renouveler pour une année supplémentaire le mandat de sa mission en RDC (SAMIDRC) », a-t-il déclaré.

Félix Tshisekedi a également insisté sur l'opérationnalisation de la loi sur la programmation militaire pour renforcer l'efficacité des forces armées et a salué la mémoire des militaires et civils tombés pour défendre l'intégrité du territoire.

Réponse face à des pratiques alarmantes

Le Président a dénoncé une stratégie visant à dépeupler certaines zones sous contrôle du M23 et à y installer des populations étrangères, orchestrée par le Rwanda, selon ses dires. Il a qualifié cette pratique de menace majeure pour la souveraineté nationale et l'équilibre démographique.

Concernant l’état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis mai 2021, Félix Tshisekedi a confirmé qu’une évaluation approfondie était en cours et que des décisions seraient prises en fonction des recommandations des missions sur le terrain.

Situation critique sur le terrain

Malgré les efforts diplomatiques et militaires, la situation sécuritaire reste précaire. Le M23 continue d'étendre son contrôle sur de vastes territoires au Nord-Kivu, notamment dans les régions de Walikale, Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. Les appels internationaux au cessez-le-feu et les négociations, comme celles du processus de Luanda, peinent à produire des résultats concrets.

Un sommet tripartite est prévu pour le 15 décembre 2024, dans l’espoir de relancer les discussions et de trouver une issue pacifique à cette crise persistante.

Clément Muamba