Les conflits administratifs entre provinces ont été évoqués lors de la onzième session de la conférence des gouverneurs de province, le vendredi 29 novembre 2024, comme l'une des causes principales de la déstabilisation des provinces et des freins au développement, en raison de l'exacerbation des conflits entre communautés. Face à cette situation, et en sa qualité de garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions de la République, le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi s'est engagé à solliciter l'implication de l’Institut géographique du Congo (IGC) en vue de traiter ces questions avec "professionnalisme" et "impartialité".
"Pour résoudre les différends liés aux limites entre territoires qui affectent nos communautés, je m'engage à mobiliser l'expertise de l'Institut géographique du Congo (IGC) afin que ces questions soient traitées avec professionnalisme et impartialité. Cette démarche contribuera à consolider la paix et l'harmonie entre nos communautés", a rassuré Félix Tshisekedi dans son discours à la clôture de la onzième session de la conférence des gouverneurs de province tenue à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika.
Avec pour thème : "Renforcer la Gouvernance des Provinces afin d'assurer la cohésion communautaire, facteur clé de la réussite du PDL-145T", Félix Tshisekedi a estimé que cette onzième session a permis aux dirigeants de plonger en profondeur dans la gouvernance provinciale.
"Votre dévouement à examiner les problèmes complexes qui caractérisent la gestion de notre pays tant au niveau national que provincial est véritablement louable. Cette session nous a offert l'opportunité de plonger en profondeur dans la thématique de la gouvernance provinciale reconnue comme un facteur clé de réussite du programme de développement local des 145 territoires. Les recommandations que vous avez formulées méritent une attention particulière de toutes les parties prenantes. J'invite donc le Secrétariat permanent de la conférence des gouverneurs de province à en assurer un suivi permanent en élaborant une feuille de route claire avec des actions bien définies pour chaque acteur responsable", a souligné le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi dans son mot de clôture.
À en croire le Président de la République Félix Tshisekedi, "le cœur de l'action des dirigeants réside dans la mise en place d'une administration provinciale forte, efficace et proche du citoyen".
"Nous devons aller au-delà des concepts pour bâtir une structure fonctionnelle qui réponde aux aspirations de nos populations. Cette administration, fondée sur les principes édictés par la loi organique n°16/001 du 03 mai 2016, sera un levier puissant pour créer des opportunités d'emplois et renforcer la confiance entre l'État et ses administrés. Je rappelle en effet que l'article 35.2 de la Loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces permet à l'Assemblée provinciale de fixer les règles relatives à l'administration publique, provinciale et locale. Je vous encourage donc à transformer ces ambitions en réalités tangibles en adoptant les cadres juridiques nécessaires pour organiser les services publics provinciaux avec rigueur et efficacité", a recommandé le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi.
Plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo sont souvent confrontées à des conflits liés aux limites administratives. Il y a quelques années, les provinces de l'Ituri et du Haut-Uélé s'étaient engagées à saisir le gouvernement central pour déterminer les limites administratives entre les chefferies de Kaliko-Omi, en territoire d'Aru (Ituri), et de Logo Lolia, en territoire de Faradje (Haut-Uélé). Des conflits fonciers sont également signalés entre les provinces de Lomami et du Lualaba.
Dans certaines régions du pays, ces situations ont engendré des conflits entre communautés. L'engagement de Félix Tshisekedi à résoudre ces différends s'inscrit dans une démarche visant à réduire le taux des conflits entre communautés, au moment où d'autres différends peinent à être réglés, et alors que le pays fait déjà face à l'agression rwandaise via la rébellion du M23.
Clément Muamba