Les états généraux de la justice ouverts le mercredi 6 novembre dernier à Kinshasa par le président de la République, sont à 24 heures de leur clôture. Pendant son déroulement, 4 syndicats des magistrats à savoir, Synamac, Jusi, Sychremac et Symco, qui y prennent part, restent pessimistes sur l'atteinte des objectifs poursuivis par le ministère de la justice, en raison de plusieurs irrégularités qu'ils ont énumérées l'une après l'autre.
–Le Conseil Supérieur de la Magistrature, organe de gestion du Pouvoir judiciaire, et les autres acteurs majeurs de la justice n'ont pas été associés dans l'organisation des présents travaux;
–La pléthore de participants estimée à plus de 3.500, dont la majorité se recrute parmi les étudiants et les militants des partis politiques;
–La très faible prise en charge des participants, en particulier les Magistrats venus des provinces;
–Le fonctionnement occulte du secrétariat technique, dont les membres ne sont pas connus des participants;
–La sélection intéressée et orientée des intervenants et des thèmes développés en panels;
–Le temps des travaux en ateliers réduit à un seul jour, risque de rendre superficiels les débats.
«Tout en saluant la tenue de ces assises, les syndicats des Magistrats de la RDC constatent avec amertume la théâtralisation de leur déroulement et redoutent que les objectifs poursuivis ne soient pas atteints», lit-on dans un communiqué de presse du 11 novembre consulté par ACTUALITÉ.CD.
Ces syndicats rappellent que l'organisation de ces états généraux fait suite à ceux tenus entre avril et mai de l'an 2015, qui avaient débouché sur 350 recommandations, du reste exécutées qu'à 0,8%, situation à la base du dysfonctionnement décrié de la justice congolaise. C'est la crainte même de ces magistrats pour ces assises qui touchent déjà à leur fin.
Bien avant le lancement des travaux de ces états généraux, l'ONG Justicia ASBL avait décrié dans un communiqué le programme de ces activités, qui accorde un temps important aux politiques dont la plupart n'ont pas l'expertise sur les questions relatives à l'appareil judiciaire, au détriment des acteurs concernés. Elle avait exprimé sa crainte de voir ces états généraux être mués en une tribune des discours politiciens sans aborder le fond même de la problématique qui fait que la justice en RDC soit «malade», comme ne cessait de répéter Félix Tshisekedi dans ces précédentes sorties médiatiques.
Ouverts mercredi 6 novembre par le président de la République, sous le thème: «pourquoi la justice congolaise est-elle malade? Quelle thérapie face à cette maladie ?», ces états généraux seront clôturés ce mercredi 13 par Félix Tshisekedi.
Samyr LUKOMBO