Le Desk Femme d'Actualité.cd s’est entretenu avec Daniel Pitshiawoto Shopo, expert en communication numérique, consultant et licencié en génie informatique sur le rôle que peuvent jouer les médias et les réseaux sociaux dans la lutte contre la dépravation des mœurs auprès des femmes et des jeunes filles en RDC.
Daniel Shopo estime que le contexte actuel est préoccupant. Il souligne que "les réseaux sociaux, tels que Facebook, WhatsApp et TikTok, sont devenus des espaces où les comportements déviants se propagent rapidement".
Il met en avant la viralité et la vulgarité des contenus qui "normalisent des attitudes jugées immorales", entraînant une désensibilisation face à la violence et au cyberharcèlement.
Il identifie plusieurs facteurs alimentant cette dépravation :
- Influence des réseaux sociaux : ces plateformes diffusent rapidement des contenus problématiques, sans régulation adéquate.
- Pauvreté et chômage : l’expert explique que la précarité économique pousse certains jeunes à adopter des comportements à risque pour gagner de l'argent rapidement, souvent encouragés par des influences négatives.
- Accès à la Technologie : l'augmentation de l'accès aux smartphones permet à de nombreux jeunes d'accéder à des contenus inappropriés, échappant au contrôle parental.
- Instabilité Politique : Il note que les crises politiques renforcent un climat d'incertitude, rendant certains jeunes vulnérables aux idéologies extrêmes. Il insiste cependant sur l'importance d'une collaboration entre les médias traditionnels et numériques. "Les médias traditionnels ont un rôle fondamental dans la sensibilisation", affirme-t-il, en précisant qu’ils peuvent éduquer et engager le public pour maximiser l’impact des campagnes.
Impact des Médias sur les comportements sociaux
"Les médias ont un pouvoir considérable sur les comportements sociaux", déclare Daniel Shopo.
Il évoque leur capacité à sensibiliser, créer des normes sociales et susciter des émotions à travers des récits poignants, tout en mettant en garde contre leur potentiel de manipulation.
Néanmoins, l’expert considère les réseaux sociaux comme des "alliés puissants", mais souligne que leur impact dépend d'une utilisation responsable. Il note que, malgré leur potentiel de sensibilisation, il est crucial que les utilisateurs soient conscients des contenus qu'ils partagent. Cependant, il souligne que l'engagement des citoyens est essentiel.
"Ils doivent demander l'application du code numérique et sensibiliser sur le bon usage des outils numériques", conseille-t-il.
Il recommande d'adopter des stratégies de communication adaptées, en enrichissant les contenus pour les rendre pertinents et engageants. Le consultant en communication digitale conclut en soutenant que les défis sont nombreux.
"La responsabilité est partagée entre les médias et l'État", précise l'expert qui plaide pour une régulation effective afin de protéger les jeunes et insiste sur l'importance d'une éducation de base solide : "Les parents doivent prendre leurs responsabilités en mains", a-t-il déclaré.
Nancy Clémence Tshimueneka