Le parlement des femmes soutient que la République Démocratique du Congo fait face à des défis majeurs en matière de sexualité précoce, de grossesse avant mariage, de mariages d'enfants et de violences sexuelles. Le Desk Femme d'Actualité.cd décrypte ce constat avec Vincent Bauna, sociologue et assistant à l’Université de Kinshasa.
Le sociologue revient sur les causes de ces phénomènes et explore des pistes de solutions pour promouvoir une éducation sexuelle complète et une culture respectueuse des droits des femmes et des filles. Vincent Bauna soutient que la sexualité précoce est un phénomène préoccupant en RDC, où de nombreux jeunes adolescents sont confrontés à des réalités difficiles. "Le manque d'une éducation sexuelle complète, tant à l'école qu'au sein des familles, expose les jeunes à des risques de grossesses non désirées, d'infections sexuellement transmissibles et de violences sexuelles", affirme-t-il.
Concernant les grossesses précoces et les mariages d'enfants, le sociologue les qualifie de conséquences directes de ce manque d'éducation.
"Les mariages d'enfants, bien que soutenus par certaines traditions, constituent une violation grave des droits de l'enfant et ont des conséquences dévastatrices sur leur santé physique et mentale, limitant leurs perspectives d'avenir", souligne-t-il.
Il plaide pour une sensibilisation des communautés afin de remettre en question ces normes et de promouvoir des alternatives. Il note également que les violences sexuelles demeurent un problème majeur en RDC, exacerbées par les conflits armés et l'instabilité. Il insiste sur la nécessité de rééduquer la société dans son ensemble.
"La lutte contre les violences sexuelles nécessite une approche globale impliquant la dénonciation des agissements, le soutien aux victimes, mais aussi une rééducation des hommes et des garçons pour qu'ils deviennent des alliés dans cette cause", explique-t-il.
Comment promouvoir les bonnes valeurs culturelles ?
Le sociologue préconise la rééducation des masses : "bien que c’est un processus long, elle est essentielle pour instaurer un changement durable. Il faut également des campagnes de sensibilisation, des formations communautaires et des dialogues intergénérationnels pour promouvoir des valeurs culturelles respectueuses des droits des jeunes. Nous devons bâtir une société où chacun peut s'épanouir sans crainte de violence ou d'injustice", a-t-il conclu.
Nancy Clémence Tshimueneka