La République démocratique du Congo est l'un des pays les plus riches en ressources naturelles. Néanmoins, le pays voit son essor économique freiné par une opacité autour des flux financiers. Le pays occupe la 162e position sur 184 pays dans le rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption en 2023.
Pour cette affaire de plus de 1.000 forrages, le Trésor public a déboursé 398 millions de dollars. Un montant jugé exorbitant, selon l'ODEP.
Cette plateforme de la société civile congolaise deplore un manque d'engagement appuyé pour combattre la corruption en RDC.
Dans ce contexte, l’ODEP tire la sonnette d’alarme. L'organisation veut voir clair sur l'enquête judiciaire initié sur les soupçons de malversations financières pesant sur Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances et François Rubota, ancien ministre du Développement rural. Cet appel intervient alors que la lutte contre la corruption reste une priorité affichée par le gouvernement, mais souvent reléguée au second plan par l'absence de réelles actions judiciaires.
Florimond Muteba, président du conseil d’administration de l’ODEP, est clair : "En RDC, un budget de 30 milliards USD est réalisable, mais à condition que le président Félix Tshisekedi s’engage fermement contre la corruption, le détournement et l’impunité."
Nicolas Kazadi et François Rubota sont accusés d'avoir orchestré des détournements dans le cadre d’un projet de forages et d’éclairage public. L’Inspecteur général des Finances a récemment pointé du doigt un protocole d’accord controversé de 500 millions de dollars signé avec la Banque Financière Internationale (BFI). Cet accord, jugé opaque, aurait été conclu sans autorisation ni justification valable, dépassant de loin les compétences du Fonds National d’Entretien Routier (FONER), l'institution censée le superviser.
Pour l’ODEP, une enquête approfondie sur ces allégations de détournement pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité en RDC. La transparence et la responsabilité sont des conditions incontournables pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques et offrir au pays un avenir plus prometteur.
Rappelons que l’Assemblée nationale avait autorisé, le samedi 15 juin 2024, l'ouverture d'une enquête judiciaire contre le député national Nicolas Kazadi, ancien ministre des finances, et François Rubota, ancien ministre du développement rural, tous deux cités dans le dossier de "surfacturation" des forages et lampadaires.