Le ministre congolais du Budget, Aimé Boji Sangara, a présenté jeudi devant l’Assemblée nationale un projet de loi de finances rectificatif pour l’exercice 2024, fixant le nouveau budget à 49 847 milliards de francs congolais (environ 17,79 milliards USD), soit une augmentation de 21 % par rapport à la loi de finances initiale de 2024.
Cette révision vise à adapter les finances publiques aux récentes évolutions politiques et économiques, notamment l’avènement d’un nouveau gouvernement issu des élections de décembre 2023 et les impacts des chocs externes et internes sur l’économie, selon M. Boji.
Parmi les ajustements budgétaires notables, 2 386 milliards de francs congolais (environ 851,31 millions USD) ont été alloués aux nouvelles priorités du gouvernement, dont 1 749 milliards de francs congolais (623,79 millions USD) spécifiquement affectés aux infrastructures routières dans le cadre du contrat sino-congolais avec Sicomines.
Le ministre a également souligné la pression sur le cadre macroéconomique, citant une dépréciation du franc congolais de 2 518,8 à 2 802,8 francs pour un dollar, ainsi qu’une révision du taux de croissance prévu pour 2024, abaissé à 5,4 % contre une estimation initiale de 6,4 %. L’inflation est, quant à elle, revue à la hausse à 17,5 %, contre une prévision de 10,9 %.
Le projet de loi rectificatif prévoit également des soutiens financiers, incluant 500 millions USD de la Banque mondiale et 15 millions d’euros de l’Agence française de développement, destinés à combler les déficits budgétaires et à soutenir les dépenses publiques, notamment dans les domaines de la sécurité, de l'éducation et des infrastructures.
Face à la hausse des coûts de la dette publique, qui a augmenté de 78 %, et à la réduction de 280 milliards de francs congolais (99,91 millions USD) des transferts aux provinces, le gouvernement congolais mise sur un renforcement de la discipline budgétaire pour stabiliser l’économie et soutenir les services publics.
Le projet est maintenant transmis à la commission économique et financière de l'Assemblée nationale pour examen approfondi, avant son adoption finale.