Journée mondiale de la ménopause : des femmes se confient

Photo/ Actualité.cd
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À l'occasion de la Journée mondiale de la ménopause, célébrée le 18 octobre de chaque année, le Desk Femme d'Actualité.cd a rencontré des femmes pour discuter des enjeux liés à cette étape de leur vie.

Pour Clémentine Balowe, 54 ans, fonctionnaire : la ménopause a été synonyme de changements abrupts. "J'ai commencé à ressentir des bouffées de chaleur et des troubles du sommeil. Mon quotidien est  bouleversé. Je me sens souvent fatiguée et irritable. Au travail, je me sens moins concentrée, moins efficace. Et c'est comme si mon corps me jouait des tours. Les changements d'humeur sont difficiles à gérer pour mon entourage et pour moi-même",confie-t-elle.

Martine Kiabu 49 ans, commerçante, abonde dans le même sens: "j'ai l'impression que mon corps me trahit. J'ai l'impression de vieillir plus vite. Ma peau est plus sèche, mes cheveux ont perdu de leur éclat. Les douleurs articulaires sont de plus en plus fréquentes et je me sens moins énergique. Au début, j'avais honte d'en parler à mon entourage. Mais en discutant avec d'autres femmes, j'ai réalisé que je n'étais pas seule", a-t-elle déclaré.

Elle souligne également le manque d'informations et de soutien autour de la ménopause. 

"On en parle peu, c'est comme si c'était une étape honteuse de la vie. Beaucoup de femmes préfèrent souffrir en silence, de peur d'être jugées. Et ce silence peut exacerber les difficultés, rendant l'accès à des informations essentielles sur la santé et le bien-être pendant cette période encore plus compliquée", déplore-t-elle.

Bertine Kianza, 55 ans, retraitée se confie à son tour : "La ménopause est une nouvelle étape de la vie, mais elle n'est pas toujours facile à accepter. J'ai l'impression de perdre une partie de ma féminité. Cependant, je suis entourée de ma famille et de mes amies qui me soutiennent beaucoup."

De plus, l'absence de ressources médicales adaptées rend la situation plus difficile. "Il est parfois difficile de trouver des professionnels de santé qui comprennent vraiment les enjeux de la ménopause," ajoute Aline Mbo, 60 ans.

Pour Cécile Kiafuka, 48 ans, fonctionnaire, la ménopause a eu un impact sur sa vie sexuelle.

 " Je me sens parfois irritable et déprimée, sans vraiment comprendre pourquoi. En plus, les sécheresses vaginales rendent les relations intimes moins agréables. J'ai l'impression de perdre une partie de ma féminité, de perdre une partie de mon identité. Et c’est difficile d’accepter que cette période de ma vie soit terminée", explique-t-elle.

Malgré ces difficultés, certaines femmes ont trouvé des moyens pour y faire face. "J'ai adopté une alimentation équilibrée, je pratique une activité physique régulière et je suis suivie par un médecin", explique Madeleine, 58 ans.

Chantal Kassa, 52 ans, a trouvé du réconfort dans les groupes de soutien en ligne. "Échanger avec d'autres femmes qui vivent la même chose m'a beaucoup aidé. Nous trouvons du soutien et des conseils pratiques pour mieux vivre cette période. Ça me permet de relativiser et de me sentir moins seule", confie-t-elle.

Pour ces femmes, il est essentiel de promouvoir un dialogue ouvert et de créer des espaces sûrs où elles peuvent partager leurs expériences et trouver du soutien.
Les témoignages recueillis mettent en évidence plusieurs défis auxquels sont confrontées les femmes ménopausées :

- Le manque d'information sur les changements physiologiques et psychologiques liés à la ménopause.
- La ménopause reste un sujet tabou par endroit, ce qui peut conduire à un sentiment d'isolement.
- Certaines femmes se sentent stigmatisées en raison des symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur ou les troubles du sommeil.

Ces femmes espèrent que cette journée mondiale permettra de sensibiliser davantage la population et les professionnels de santé à cette étape de la vie.


Nancy Clémence Tshimueneka