Tshikapa : Noella Ayeganagato lance la stratégie « CTS Nexus » pour l'autonomisation des jeunes filles

Photo/ droits tiers
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En marge de la journée internationale des jeunes filles, la Ministre de la Jeunesse et de l'Eveil Patriotique, Noella Ayeganagato, a lancé officiellement, le 11 octobre à Tshikapa, la stratégie "CTS Nexus", une initiative visant à lutter contre les mariages précoces, les grossesses non désirées et l'abandon scolaire.


Réunissant plus de 500 élèves, des autorités, des chefs coutumiers et des partenaires, cet événement a été marqué par une série d'activités : discours inspirants, témoignages émouvants, prestations artistiques et le lancement de la bande dessinée éducative "Makoki Ya Mwasi" (Les Pouvoirs de la Femme) afin de sensibiliser les adolescentes de manière adaptée sur leurs droits sexuels et reproductifs.

Dans son allocution, la Ministre Ayeganagato a souligné l'importance de cette journée. "Il s'agit de sensibiliser les jeunes filles, leurs familles et l'ensemble de la communauté sur les conséquences dramatiques des mariages précoces, de l'abandon scolaire et des grossesses non désirées. Notre objectif est de promouvoir l'accès à une éducation de qualité et à des services de santé sexuelle et reproductive adaptés, tout en renforçant le plaidoyer en faveur de lois protectrices des droits des filles."

Conçue et mise en œuvre par IPAS, la stratégie CTS Nexus vise à impliquer tous les acteurs de la société civile, les institutions et les communautés locales dans la lutte contre ces fléaux. En combinant des actions de sensibilisation, d'éducation et de plaidoyer, elle ambitionne de :
- Prévenir les mariages précoces, en renforçant les connaissances des jeunes filles et de leurs familles sur leurs droits et en promouvant des alternatives à ces unions prématurées.
- Lutter contre les grossesses non désirées, en facilitant l'accès à la contraception et à des informations fiables sur la santé sexuelle et reproductive.
- Réduire l'abandon scolaire, en créant des environnements scolaires plus inclusifs et en offrant un soutien aux jeunes filles pour qu'elles poursuivent leurs études.

Les statistiques présentées par IPAS à cette occasion indiquent qu’en RDC, selon les résultats du MICS 2017-2018: 29,1 % des femmes de 20 à 24 ans se sont mariées avant l’âge de 18 ans, avec un taux de 40,1 % en milieu rural. Ce chiffre dépasse les 50 % dans plusieurs provinces, dont Tanganyika (60,4 %) et Kasaï (54,3 %). Ces mariages précoces exposent les jeunes filles à de nombreux risques, notamment pour leur santé et leur éducation.
Concernant les statistiques sur les survivants ou victimes de violences sexuelles et basées sur le genre, intégrant l’aspect VIH/SIDA au Kasaï, IPAS a révélé que sur 5 547 cas de violences sexuelles signalés de 2021 au 1er semestre 2024, seulement 4 978 (89 %) ont été vus dans les 72 heures, et 4 713 (84 %) ont bénéficié d'un kit de prophylaxie post-exposition (PEP). De plus, 25 cas de complications (fistules urogénitales post-viol) ont été enregistrés, représentant 0,5 %. Sur les 3 016 cas testés pour le VIH, 60 se sont révélés positifs, soit 2 %.


Nancy Clémence Tshimueneka