100 ans de Kinshasa : voyage d’un siècle d'histoire à travers le théâtre et la musique

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Théâtre musical à l’occasion des 100 ans de Kinshasa

Le centre Wallonie-Bruxelles a accueilli ce mardi 8 octobre, l’avant-première de la représentation théâtrale musicale dénommée "Kinshasa 100 ans : de 1923 à nos jours", interprétée par les élèves du Lycées Kabambare. Initiative portée par l’Association Sans But Lucratif Soleil Levant, ce théâtre musical a célébré le centenaire de la capitale congolaise, fêtés en 2023. 

C’est dans une salle de spectacle plein, avec un public excité, composé de parents, de personnalités politiques, d’artistes et de curieux, que les filles du Lycée Kabambare ont montré l’étendue de leur talent, mêlant musique et danse, poésie et art oratoire, pour relater de bout en bout l’histoire de la plus grande capitale francophone au monde, Kinshasa.

Pendant environ une heure et demie, ces jeunes comédiennes de circonstance ont pu adapter parfaitement la pièce mise en scène par Alexis Kasanji, apportant le public dans une immersion totale, chacun face à l’histoire. Ce théâtre a été collégialement écrit par ces élèves, elles-mêmes interprètes. La dizaine de filles étaient accompagnée sur la scène du centre Wallonie-Bruxelles par le groupe Elikya Musica, un groupe musical composé de jeunes étudiants malvoyant de l’Institut National des Arts.

« C’est une très grande joie pour nous de pouvoir présenter Kinshasa aux gens qui ne la connaissent que de nom. Le but est de faire voir aux Kinois et aux populations du monde entier la richesse et la diversité culturelle de notre ville, la présenter à travers la musique, la Rumba ainsi que la sape, ce qui font battre nos cœurs », a dit Divine Dikonja, élève finaliste en chimie-biologie au Lycée Kabambare, qui a joué le premier rôle dans le spectacle.

La pièce "Kinshasa 100 ans : de 1923 à nos jours" a fait voyager historiquement et émotionnellement les habitants de cette ville ou pas, leur permettant de la redécouvrir à travers les yeux de ces lycéennes, dans une atmosphère de grands soirs. De la rencontre d'Henry Morton Stanley avec le chef Ngaliema, à la construction du stade des martyrs, tout en passant par le combat entre Mohamed Ali et Georges Foreman, rappelant à travers une scène d’école, la superficie, la population et bien d’autres détails sur cette mégapole de 24 communes. 

Chaque scène a été célébrée comme une résilience, mêlant diversité et richesse culturelle de la République Démocratique du Congo, dans sa capitale.

"Kinshasa 100 ans : de 1923 à nos jours" est une pièce de théâtre musical co-écrit et interprétée par Divine Dikondja, Nour Kitambala, Franeddy Biabali, Joyce Minga, Christelle Kiala, Elvira Mwanamayi, Sorayah Masasu, Clerebout Kisangu, Dorcas Mbuyi, Rosemine Muswamba et Blessing Basosila, toutes élèves du Lycée Kabambare. Après la présentation en avant première de ce spectacle, cette équipe devrait partir en tournée en Europe où elles sont attendues au mois de Novembre prochain en Belgique et en Serbie.

Kinshasa : ville centenaire 

Appelée Léopoldville entre 1881 et 1966, Kinshasa est la capitale et la plus grande ville de la République Démocratique du Congo et l’une des capitales les plus peuplées d’Afrique, avec une superficie de 9 965 Km2. Sa population est estimée à plus de 17 millions d’habitants dans sa zone métropolitaine, ce qui fait d’elle la troisième agglomération d’Afrique derrière Le Caire et Lagos.

Située sur la rive sud du fleuve Congo, au niveau du Pool Malebo, elles sont, avec la capitale de la République du Congo, Brazzaville, les deux capitales les plus rapprochées du monde, partageant tout de même le majestueux fleuve Congo. Elles ont également une même identité culturelle, celle-ci représentée à travers la Rumba et la Sapologie.

Elle est occupée depuis plusieurs siècles par des peuples bantous (Teke, Humbu) et devient une place commerciale au cours des 18e et 19e siècles. Cœur économique, politique et culturel du pays, Kinshasa est une ville de contrastes, où coexistent côte à côte des secteurs résidentiels et commerciaux huppés, des universités, des camps militaires et des bidonvilles. 

Elle constitue un nœud de transports de l'Afrique centrale et accueille les principaux bâtiments institutionnels du pays, tels que le palais du Peuple, le stade des Martyrs et le palais de la Nation. C'est une ville cosmopolite, qui accueille de nombreux étrangers, et où le lingala, le kikongo, le swahili et le tshiluba sont les langues principales des habitants aux côtés du français, qui est la langue officielle. Elle est dirigée par le gouverneur Daniel Bumba.

James M. Mutuba