L'opposition et la société civile en RDC exigent une enquête sur les violences sexuelles et les abus en détention, notamment le cas de Jacky Ndala

Jacky Ndala

Des partis politiques de l'opposition et des organisations de la société civile ont manifesté ce mercredi 25 septembre devant le Palais de Justice pour dénoncer les arrestations et détentions arbitraires, ainsi que les "tueries" de masse dont ils se disent victimes, et la violation de la constitution par le régime du président Félix Tshisekedi. 

Dans leur mémo adressé à la Première ministre Judith Suminwa et remis au ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, ils exigent des enquêtes sur les traitements "inhumains" et "dégradants" subis par Jacky Ndala et d'autres activistes dans les installations de l'Agence Nationale des Renseignements (ANR).

" Nous vous mettons en demeure de clarifier les dénonciations relatives aux violences sexuelles et aux tortures dans les lieux de détention. Nous exigeons une enquête sur les traitements inhumains et dégradants dont ont été victimes nos compatriotes Jacky Ndala, Fred Bauma, Joseph Ilunga Miba et Roger Lubambula dans les locaux de l'ANR et de la DEMIAP. Nous appelons instamment votre gouvernement à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux arrestations arbitraires, aux massacres, et à la dégradation de l'État de droit. Nous exigeons également que des sanctions soient appliquées, en vertu des articles 25 et 26 de la loi organique susmentionnée, contre toutes les personnes responsables de la répression des droits de l’opposition ", ont-ils écrit dans leur mémorandum.

Ils appellent également à l'ouverture d'enquêtes "sérieuses" pour faire la lumière sur la mort de Chérubin Okende et d'autres massacres de citoyens congolais sous le régime de Félix Tshisekedi.

"Nous exigeons l’ouverture d’enquêtes sérieuses et impartiales pour faire toute la lumière sur l’odieux assassinat du député Chérubin Okende, piégé lors d'un rendez-vous à la Cour constitutionnelle et retrouvé le lendemain, criblé de balles dans sa voiture. Il en est de même pour Gires Manzanza, militant du parti ECIDE, abattu par un policier au siège de son parti. Nous exigeons que des enquêtes soient menées sur les tragédies sanglantes de la prison centrale de Makala, qui ont fait des centaines de morts et de femmes violées, ainsi que sur le massacre de plus de 250 citoyens de la secte Uzalendo à Goma en août 2023. Il est impératif que justice soit rendue pour les tueries de Kilwa et Lwilu, survenues récemment dans l’ancien Katanga", ont-ils ajouté.

Jacky Ndala, ancien coordonnateur national de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, a été victime de viol lors de sa détention à l'ANR. Condamné à 22 mois de prison, il a été libéré le 18 juin 2022 après avoir purgé 11 mois à la prison centrale de Makala, grâce à une grâce présidentielle.

La révélation de ce viol a récemment été relayée sur les réseaux sociaux par Denise Mukendi Dusauchoy, une influenceuse digitale et ancienne candidate à la députation nationale. Dans une vidéo choquante devenue virale, elle a affirmé être à l'origine de l'agression, déclenchant une vive polémique dans l'environnement sociopolitique congolais.