Le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a dénoncé ce lundi des actes de sabotage prémédités à la prison centrale de Makala, survenus dans la nuit du 1er au 2 septembre. Il a promis une réponse implacable contre les responsables de cet incident, alors que des enquêtes sont en cours pour identifier et sanctionner les commanditaires.
« Alors que nous nous trouvons en itinérance à l'intérieur du pays pour étendre la politique de désengorgement des prisons et l'amélioration des conditions carcérales, dictée par le Chef de l'État et Magistrat Suprême, des actes de sabotage prémédités ont été commis à Makala cette nuit. Des enquêtes sont en cours pour identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes de sabotage. Une réponse implacable leur sera réservée », a déclaré Constant Mutamba.
En réponse à cet incident, le ministre a annoncé une série de mesures provisoires. Il a ordonné l’interdiction du transfert de détenus au Centre Pénitentiaire de Kinshasa (CPK) par les magistrats des parquets, sauf avec son autorisation, et ce, jusqu'à nouvel ordre. De plus, il a indiqué que le processus de désengorgement des prisons de Makala, Ndolo, et des autres établissements pénitentiaires de l'intérieur du pays serait intensifié. Enfin, il a précisé que le projet de délocalisation de la prison de Makala serait accéléré, avec la construction d'une nouvelle prison en dehors de la ville de Kinshasa.
Cet incident intervient alors que les autorités affirment avoir maîtrisé la situation grâce à l'intervention rapide des services de sécurité. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, a appelé la population de Kinshasa à ne pas s'alarmer et à continuer ses activités normalement, notamment en ce jour de rentrée scolaire. « Les services de sécurité sont sur place pour restaurer l’ordre et la sécurité. La population kinoise est invitée à ne pas paniquer. D’autres détails suivront dans la journée », a-t-il déclaré.
La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP), par la voix de son président Emmanuel Adu Cole, a dressé un bilan dramatique de l'incident, signalant plusieurs morts, blessés et évasions. La FBCP a critiqué la gestion de la prison, en insistant sur l'urgence de séparer les militaires des civils, une situation qui, selon elle, exacerbe les tensions. Emmanuel Adu Cole a rappelé l’évasion massive de 2017, qui avait fait de nombreuses victimes, pour souligner l'importance de cette séparation.
La prison de Makala, initialement conçue pour accueillir 1 500 détenus, est aujourd'hui surpeuplée en raison de la croissance démographique de Kinshasa, qui compte désormais près de 15 millions d'habitants. Début août, lors d'une visite à Makala, le ministre Constant Mutamba avait réaffirmé son engagement à désengorger cette prison et à construire une nouvelle prison moderne sur un site déjà identifié.