Une tentative d'évasion a eu lieu dans la nuit du 1er au 2 septembre à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Les autorités ont annoncé que les services de sécurité avaient maîtrisé la situation et lancé des enquêtes pour faire la lumière sur cet incident.
Dans un communiqué officiel, la Primature a exhorté la population de Kinshasa à ne pas s'alarmer et à vaquer normalement à ses occupations, en particulier en ce jour de rentrée scolaire. « Il s’agit d’une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala. Les services de sécurité sont sur place pour restaurer l’ordre et la sécurité. La population kinoise est invitée à ne pas paniquer. D’autres détails suivront dans la journée », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement.
La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP), par la voix de son président Emmanuel Adu Cole, a dressé un premier bilan dramatique de l'incident, faisant état de plusieurs morts, blessés et évasions. La FBCP a critiqué la gestion de la prison, soulignant l'urgence de séparer les militaires des civils, une situation qui, selon elle, aggrave les tensions. « Depuis longtemps, nous avons alerté les autorités sur la nécessité de séparer les militaires des civils. Comment comprendre qu’une prison civile puisse accueillir plus de 4 000 militaires ? », s’est indigné Emmanuel Adu Cole, rappelant l’épisode tragique du 17 mai 2017, marqué par une évasion massive et de nombreuses pertes en vies humaines.
La situation à Makala était déjà source de préoccupations avant cette tentative d’évasion. Début août, lors d'une visite au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK), le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, avait réaffirmé son engagement à désengorger cette prison surpeuplée. Initialement conçue pour accueillir 1 500 détenus, la prison de Makala en abrite aujourd'hui des milliers, conséquence de la croissance démographique exponentielle de Kinshasa.
Pour remédier à cette situation, le ministre Mutamba avait annoncé la mise en place prochaine d'une circulaire interdisant aux magistrats de transférer des prévenus à Makala, sauf pour des cas graves, et le projet de construction d'une nouvelle prison moderne sur un site déjà identifié. « L’ambition est de désengorger Makala de moitié », avait-il déclaré, tout en reconnaissant l’ampleur du défi.
Les enquêtes en cours devront déterminer les circonstances exactes de cette tentative d'évasion et établir les responsabilités, alors que les autorités continuent d'appeler au calme et à la vigilance.