Les lauréats du dernier concours de la magistrature s'impatientent de leur nomination par le chef de l'État et de leur prise en charge par l'administration publique. Face à leur grogne, le vice-ministre de la Justice chargé du contentieux international, Samuel Mbemba, les a rassurés lors d'un point de presse le jeudi 29 août, affirmant que leur nomination interviendrait dans un avenir proche et qu'ils bénéficieraient d'une « véritable » prise en charge en qualité de magistrats.
Ce membre du gouvernement a affirmé que ce dossier, qui suscite des mécontentements, se trouve actuellement sur la table du Conseil supérieur de la magistrature, en contact direct avec le président de la République. « Parce qu'il faut budgétiser leur présence dans le corps de la magistrature », a précisé Samuel Mbemba.
Il dit comprendre leur impatience, mais estime qu'il ne serait pas approprié pour ces futurs magistrats de précipiter leur nomination sans qu'ils soient assurés d'une rémunération conforme à leur statut.
Mardi, le groupe des 2 500 magistrats en attente de leur nomination par Félix Tshisekedi avait défilé dans les rues de Kinshasa. Cette manifestation a abouti devant la cité de l'OUA, la résidence du président de la République, où ils ont même passé la nuit en scandant des chants exprimant leur mécontentement. Dans une vidéo diffusée en boucle sur les réseaux sociaux, l'un d'entre eux, vêtu d'une cravate, s'exprimant devant ses collègues assis à même le sol, a déclaré : « La République a décidé de nous humilier et nous ne lâcherons rien ».
À l'issue du concours de la magistrature organisé par le Conseil supérieur de la magistrature en août 2022, un total de 5 000 candidats avaient réussi. Selon l'ancien président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kaluba, les nominations devraient se faire en deux étapes, avec 2 500 pour la période 2023-2024 et 2 500 autres pour 2024-2025.
Samyr LUKOMBO