Situation carcérale en RDC: la Fondation Bill Clinton appelle à la fermeture des cachots clandestins

prison de Makala. PH/ACTUALITE.CD.

Le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a procédé il y a une semaine, à la libération de 421 prisonniers de la prison de Makala après qu'ils ont satisfait aux critères de libération conditionnelle. Depuis le début du mois de juillet, 1 283 prisonniers illégalement détenus ont recouvré la liberté. La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) salue cette démarche du ministre de la Justice et l'encourage à continuer de conjuguer des efforts pour que le désengorgement des prisons soit une réalité afin d'éviter les décès quotidiens.

"C'est un premier pas. Nous continuons à encourager son Excellence Constant Mutamba à poursuivre le désengorgement des prisons, car lui-même a constaté que la situation est grave. Nous avons visité les pavillons, nous avons vu comment des gens sont détenus dans des conditions infra-humaines", a déclaré Emmanuel Adu Cole, responsable de la Fondation Bill Clinton pour la Paix.

Mais bien plus, la Fondation Bill Clinton a plaidé pour la fermeture des cachots clandestins pour éviter la surpopulation des établissements pénitentiaires. 

"J'espère qu'avec la volonté, l'État congolais prendra l'engagement d'améliorer les conditions des prisonniers et de lutter contre les cachots clandestins. Il y en a partout, et c'est aussi ce qui fait que les prisons sont pleines. Il faut aussi lutter contre les cachots clandestins, comme le président de la République lui-même avait promis pendant la campagne électorale en 2018 qu'une fois élu président de la République, il ferait tout pour fermer les cachots clandestins. Nous espérons qu'avec sa bonne volonté, nous l'encourageons à fermer les cachots clandestins à la DEMIAP, CNS, ANR", a plaidé le coordonnateur de cette organisation de la société civile spécialisée dans le suivi des conditions de vie dans les prisons.

Des vidéos troublantes de l’intérieur du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) ont été partagées le week-end dernier par le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, directeur de publication adjoint de ACTUALITE.CD et correspondant de Jeune Afrique en RDC. Des images inédites documentées pendant sa détention de près de sept mois dans cette maison carcérale.

L’hébergement est marqué par la surpopulation, entraînant des décès fréquents par étouffement et diverses maladies. Les prisonniers dorment perchés sur les latrines, et des repas maigres et de mauvaise qualité sont servis une seule fois par jour, entre 17 et 18 heures. La cuisine, faite au feu de bois, doit nourrir 15 000 personnes, et il n'y a pas d'eau potable au robinet. Les prisonniers font leurs besoins naturels à l'air libre, les latrines étant hors service ou inutilisables par manque d'eau. Les conditions réelles de détention dans la prison de Makala sont alarmantes et affreuses.

La plus vaste prison de la capitale congolaise, avec une capacité d’accueil théorique de 1 500 détenus, est située dans la commune de Selembao, à proximité de Makala, Bumbu, Ngiri-Ngiri et Bandalungwa. La prison de Makala héberge une population carcérale très diversifiée, composée de détenus en détention provisoire et de condamnés, de civils et de militaires, d’adultes, hommes et femmes, et de mineurs.

Clément MUAMBA