Dans le cadre de l’instruction de l’affaire de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe et du coup d’état manqué, le tribunal militaire de garnison de la Gombe a interrogé le prévenu Mimbu Ndongala Guy-Vincent, agent de l’Assemblée provinciale du Kongo Centrale qui aurait été recruté dans le mouvement de Christian Malanga.
À l’audience foraine qui s’est tenue vendredi 19 juillet 2024 à la prison militaire de Ndolo, le prévenu a déclaré avoir rencontré un des assaillants qui lui a parlé d’une formation qui devrait avoir lieu à Kinshasa. Intéressée par ladite formation, il a pris le bus depuis le Kongo Central avec plusieurs personnes à bord. Au sujet de l’attaque du Palais de la nation et de la résidence de Vital Kamerhe, le prévenu a soutenu la contrainte et qu’il n’a jamais porté de tenue militaire, ni d’arme dans sa vie.
En réplique, le ministère public est revenu sur les déclarations du prévenu devant l’Officier de police judiciaire, lesquelles déclarations sont actées dans les procès-verbaux. Il a expliqué que le prévenu avait été recruté par un jeune de son quartier dans le mouvement rebelle de Christian Malanga, qu’il a d’ailleurs reconnu lors de son arrivée à Kinshasa.
« Aboubacar l’a recruté aux travers d’Ado Matoto, un jeune du quartier où il habite. Ce jeune du quartier, c’est un “mikiliste” d'antan qui a fait 7 ans depuis qu’il est rentré. Et c’est celui-là qui l’a passé auprès d’Aboubacar. Aboubacar a préparé l’homme et il a vécu, chemin faisant de Matadi jusqu’à Kinshasa, jusqu’au Palais de la Nation où il a été arrêté … », a-t-il dit.
Au cours de ces audiences, quelques prévenus ont été interrogés, notamment Madame Mbemba Ndona Mado, nettoyeuse du Palais de la nation, accusée d’avoir servi de relais aux assaillants pour accéder à ce bâtiment. Tous ces prévenus ont été confrontés au ministère public. Ce dernier a essayé de démontrer la participation et les rôles joués par chacun dans les attaques du 19 mai 2024.
Lors des audiences antérieures, plusieurs prévenus sont déjà passés devant la barre pour donner leur version sur des faits pour lesquels ils sont arrêtés. Le Tribunal a commencé par le Britannique d'origine congolaise Youssouf Ezangi considéré par le ministère public comme le coordonnateur adjoint du mouvement New Zaïre après Malanga.
Les juges ont ensuite interrogés les sujets américains Marcel Malanga, Benjamin Zalman et Taylor Christian Thomson, le Belge d'origine congolaise Jean-Jacques Wondo, Kamanda Kadima Franck et de Mavungu Lubongo Bienvenu, respectivement conducteur et convoyeur du véhicule qui a conduit les assaillants de Matadi à l'auberge Momo à Kinshasa où ils se sont rassemblés avant de lancer l'assaut dans la nuit du 18 au 19 mai. La propriétaire de l’auberge Chez Momo, son mari et quelques employés, ont également été interrogés.
Les 51 prévenus sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. Des infractions punissables jusqu’à la peine de mort, laquelle pourrait être exécutée en vertu de la levée du moratoire intervenue le 13 mars 2024.