RDC : un groupe de travail propose des actions ambitieuses pour lutter contre la corruption dans le secteur de la justice

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Photo d'illustration.

L’organisme belge 11.11.11., qui accompagne les structures de la RDC dans  la justice démocratique et dans la lutte contre la corruption, ensemble avec ses partenaires dont l’ONG RCN Justice et démocratie ainsi que CNCD-11.11.11, a annoncé la création d’un groupe de travail dénommé « Synergie anti-corruption multi-acteurs » (SACMA), à l'issue d'un atelier de trois jours, du 15 au 17 juillet à Kinshasa. Cette structure compte mener des actions pour notamment faire adopter une loi anti-corruption et une autre loi d’accès à l’information publique.

« Il faut aussi une  mutualisation des forces des instances de lutte contre la corruption comme la cour des comptes, l'Inspection Générale des Finances (IGF), l'Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) et d'autres instances, qui doivent collaborer davantage et mettre en place une stratégie commune pour lutter efficacement contre la corruption », a dit à ACTUALITE.CD Credo Taba, facilitateur du programme 11.11.11 pour la région des grands lacs.

Selon lui, l'amélioration des conditions sociales des magistrats peut réduire leur vulnérabilité à la corruption. Se référant à une étude socio-anthropologique de RCN Justice et démocratie d’octobre 2023, Crédo Taba  estime que  la cupidité, la politisation des décisions judiciaires, les questions de loyauté et l'absence d'indépendance contribuent à la corruption dans ce secteur.

8,8 millions USD de recettes n’avaient pas été versées au trésor public, et  84,5 millions USD de recettes  n’avaient pas été recouvrées entre 2019 et 2022, dans le secteur de la justice, selon un rapport de la cour des comptes de mai 2024.  Le vote d'une loi anti-corruption, la création des tribunaux spécialisés, ainsi que  la révision du code pénal, pourraient permettre de réduire ce fléau, estimait la coalition « Le Congo n’est pas à vendre » lors de la présentation de son analyse du même rapport de la cour des comptes,  jeudi 27 juin dernier à Kinshasa.  

Bruno Nsaka