C’est un ouf de soulagement pour l’ancien ministre des finances, Nicolas Kazadi qui a pu trouver in fine le chemin de sortie de la RDC pour se rendre à l’étranger pour quelque raison qu’il soit. Il a été interdit de sortie du territoire national depuis plus de 2 mois suite à une affaire de lampadaires et forages dans laquelle il serait impliqué dans le détournement des fonds y alloués.
Cette affaire a attiré l’attention de la justice après la publication d’un rapport conjoint de l’Observatoire de la dépense publique et la Ligue congolaise contre la corruption. Ces deux structures ont soulevé des surfacturations dans ce marché public. Quelques jours après l’arrestation de François Rubota et Mike Kasenga, deux autres personnalités citées dans l’affaire, Nicolas Kazadi a été autorisé de se rendre à l’étranger pour des soins médicaux.
Ce proche de Félix Tshisekedi est accusé d’avoir ordonné et facilité le paiement d’un quart du contrat avec un consortium qui construit un marché de près de 300 millions de dollars pour plus de 1 300 stations de forage d’eau. Le 15 juin dernier, l’Assemblée nationale a autorisé au procureur général près la cour de cassation d'ouvrir une enquête judiciaire contre Nicolas Kazadi qui n’a plus que sa casquette de député national après le changement de gouvernement.
Le montant estimé du préjudice est de 72 millions de dollars américains. Cela, s’il faut s’en tenir au fait qu’une station coûte entre 20 000 et 25 000 dollars selon plusieurs ONG. Largement inférieur à la somme relativement fantaisiste des 300 000 USD prévus dans le contrat pour une station. Un quart du prix global de 1 300 stations de traitement d’eau a été décaissé en procédure d’urgence, mais pour l'heure, seules 241 stations ont été livrées.