Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié son rapport pour mai 2024, révélant une diminution significative de 71% des décès en détention par rapport au mois précédent. En mai, 22 décès ont été enregistrés, principalement dans les provinces du Nord-Kivu (11), Tanganyika (6), Ituri (3) et Kasaï-Central (2). Les principales causes de décès sont liées à la malnutrition, aux mauvaises conditions de détention et au manque de soins pour les détenus malades.
Malgré cette baisse, la situation dans les prisons congolaises reste alarmante, avec plusieurs évasions signalées en mai et juin.
Le 26 juin, au moins 20 prisonniers se sont évadés de la prison de Manono dans la province du Tanganyika. Selon Reagan Mahanya, président de la société civile locale, 16 civils et 4 militaires ont maîtrisé le gardien et se sont enfuis avec son arme. La prison de Manono, qui hébergeait 97 détenus, fait face à des problèmes de sécurité et de surpeuplement. Les autorités locales ont lancé des enquêtes pour retrouver les évadés.
Une autre évasion spectaculaire a eu lieu à la prison centrale d'Isiro le 19 juin. D'après Oma Mbazi Stéphane, directeur de la prison, cinq détenus ont été tués, cinq autres grièvement blessés et vingt-sept se sont échappés. L'évasion s'est produite pendant la distribution des repas, les détenus ayant forcé la porte ouverte par le gardien. La vétusté de la prison est pointée du doigt comme cause principale de cette évasion massive.
Le 27 mai, 17 détenus se sont évadés de la prison centrale de Shabunda. Selon Musky Kimengele, président du Cadre permanent de réflexion pour le développement de Shabunda, les prisonniers ont trompé la vigilance des gardiens et ont fui sous les coups de feu des policiers. Samy Kitambila, vice-président de la société civile du Sud-Kivu, a confirmé que parmi les évadés se trouvaient des condamnés pour viols. L’administrateur du territoire de Shabunda, Shada Balega, a confirmé l’évasion sans fournir plus de détails.