RDC : La CENCO présente ses nouveaux dirigeants à Félix Tshisekedi et confirme l'apaisement des relations avec le pouvoir

Félix Tshisekedi et les membres de la CENCO
Félix Tshisekedi et les membres de la CENCO

La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a élu de nouveaux dirigeants, avec Mgr Fulgence Muteba comme président. Il sera épaulé par Mgr Etienne Ung'Eyowun, premier vice-président, et Mgr Jean-Bertin Nadonye, deuxième vice-président. Lors d’une assemblée plénière, une délégation de la CENCO, incluant le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, et les archevêques des provinces ecclésiastiques, a rencontré le chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi.

Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, a déclaré : « Les évêques ont jugé bon de venir échanger avec le chef de l'État sur la marche du pays. Vous savez que la préoccupation majeure des évêques, c'est le bien-être de la population congolaise. Ils ont invité le chef de l'État à donner davantage de son impulsion pour que la situation s'améliore. Je vous assure que les échanges ont été harmonieux et responsables. Le président de la République a démontré qu'il connaît bien son pays et les problèmes auxquels il est confronté. Il a reconnu l'objectivité des propos des évêques et a promis son engagement, demandant à l'Église de continuer à l'accompagner. »

La nouvelle équipe de la CENCO a également rassuré le président de sa volonté de collaborer étroitement pour le bien-être de la population congolaise, a ajouté Mgr Nshole.

Le 16 mai, le Président Félix Tshisekedi avait reçu le cardinal Fridolin Ambongo pour une rencontre destinée à améliorer leurs relations. Les deux hommes ont discuté pour aplanir leurs divergences. À l'issue de cette réunion, le cardinal Ambongo avait déclaré : « Les tumultes récents ont montré la nécessité de cette rencontre pour faire la lumière sur différents points. C'était un moment de clarification. Maintenant, il n'y a plus de problème, seulement des malentendus qui ont été résolus. Le chef de l'État et moi partageons la même vision pour le bien du peuple congolais. »

Cette rencontre faisait suite à plusieurs épisodes de tensions entre le cardinal Ambongo et le gouvernement. En août 2023, lors d'un séjour à Butembo, le cardinal avait critiqué la situation sécuritaire dans l'Est du pays, malgré l'état de siège. Il avait également exprimé des réserves sur l'organisation des élections de décembre 2023, qualifiant le processus de « gigantesque désordre », et critiqué la levée du moratoire sur la peine de mort pour les militaires accusés de trahison.

Le 13 avril 2024, un incident à l'aéroport international de Ndjili avait suscité des réactions lorsqu'il s'était vu refuser l'accès au Salon des Autorités alors qu'il se rendait à Rome. Plus récemment, le Procureur Général près la Cour de cassation avait ordonné l'ouverture d'une information judiciaire contre le cardinal Ambongo pour « violence délibérée des consciences » et incitation à la révolte, décision suivie de près par la CENCO, qui a appelé au calme et au respect des textes légaux.