Est de la RDC : À Goma, Judith Suminwa réaffirme l'engagement de Félix Tshisekedi en faveur de la montée en puissance des FARDC qui met " en mal" le Rwanda

Photo d'illustration
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La Première ministre Judith Suminwa Tuluka séjourne à Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Dans la soirée du mercredi 26 juin 2024, elle s'est exprimée devant un groupe de représentants des forces vives réunis dans l'enceinte du gouvernorat de la province du Nord Kivu après une longue réunion du Conseil provincial de sécurité.

Dans son discours de réconfort, la Première ministre Judith Suminwa est revenue sur l'engagement ferme du Chef de l'État en faveur du renforcement et de la montée en puissance des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour faire face l'activisme des groupes armés et l'agression Rwandaise via ses supplétifs du M23.

"Je voudrais aussi rendre hommage non seulement à nos militaires mais aussi à nos volontaires ( NDLR : Wazalendo) qui chaque jour jouent leur vie sur terrain au niveau des affrontements. Notre souhait à tous est que celà cesse mais la situation ne datant pas d'aujourd'hui il est important d'aller exhumer tous les problèmes pour pouvoir le faire remonter à la surface et voir comment on va pouvoir trouver les solutions idoines, on ne va pas faire de miracle, je n'ai pas de baguette magique mais je pense qu'aujourd'hui peut-être en regardant les choses différemment on peut arriver à trouver vraiment les pistes des solutions. Aujourd'hui je pense qu'au niveau de l'armée, le Chef de l'État a pris un engagement ferme pour la montée en puissance de notre armée et c'est ce qui est en train d'être fait et qui a déjà commencé", a déclaré Judith Suminwa Tuluka dans son discours en présence du gouverneur militaire du Nord-Kivu et membres du gouvernement central.

Sans le citer nommément, Judith Suminwa Tuluka note que la montée en puissance des FARDC met déjà en mal l'agresseur Paul Kagame, soutient numéro Un de la rébellion du M23.

"Quand je vois juste aujourd'hui comment ceux qui nous agressent réagissent aujourd'hui en commençant à parler, c'est étonnant pour des gens qui ne parlaient pas, qui se mettent à parler aujourd'hui ce que chez eux aussi maintenant il y a un problème, ici on ne va pas lâcher, on ne va pas le lâcher, le problème, on va continuer, chez aussi ils vont le sentir d'une manière ou d'une autre et on ne lâchera pas", a rassuré la Cheffe du gouvernement Central.

Les diverses composantes des forces vives et représentations des partis politiques présentes au gouvernorat du Nord-Kivu ont remis chacune un mémorandum que la Cheffe du gouvernement. À son tour, Judith Suminwa Tuluka s'est engagée à examiner minutieusement ces différentes requêtes.

"Je sais que vous m'aviez entendu depuis ce matin, si je dois m'entretenir avec chacun d'entre vous je pense qu'on passera la nuit jusqu'à demain matin on sera là, je pense que vous devez pouvoir rentrer chez vous en toute sécurité, ce que je demande c'est de pouvoir vous recevoir par groupement, par corporation vos mémos et je promets de pouvoir les analyser un par un pour pouvoir voir exactement quels sont vos problèmes ? Comment on va pouvoir trouver une solution, je l'ai dit souvent, je n'arrête pas de répéter les solutions mais c'est la seule voie possible. Je sais que certains d'entre vous reviendront sûrement avec la question qui est en rapport avec l'état de siège, le chef de l'État a eu à faire mener des consultations à Kinshasa, il a proposé une requalification, ce n'est pas mon intention aujourd'hui d'ouvrir le débat mais écoutez nous permet toujours de mieux avancer", a fait remarquer la première ministre Judith Suminwa Tuluka.

Depuis plus de deux décennies, la République Démocratique du Congo fait face à l'activisme de groupes armés locaux et étrangers, notamment du M23 soutenu par Kigali, et à la croissance des rebelles ADF-MTM dans la province du Nord-Kivu. Cette situation est exacerbée par l'occupation d'une partie de la province du Nord-Kivu par les rebelles du M23 et l'activisme des miliciens Mobondo dans la partie ouest du pays.

Pendant ce temps, les pourparlers de paix sont à l’arrêt et de violents combats se poursuivent sur plusieurs fronts dans l'est de la République. Les processus de paix de Luanda et de Nairobi n'avancent plus. Félix Tshisekedi et Paul Kagame restent en désaccord, ayant chacun récemment remplacé leurs ministres des Affaires étrangères. Entre-temps, le M23 continue son expansion et a annoncé la nomination d'un coordonnateur et de coordonnateurs adjoints pour la Représentation du Mouvement du 23 mars à l'étranger.

Clément MUAMBA