Kinshasa: atelier sur la problématique de l'application du protocole de Maputo en RDC

Photo/ Droits tiers
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En marge de la Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, la CNDH, avec l’appui matériel et financier de l'ONG Ipas, a organisé un atelier, le 25 juin 2024 à Kinshasa, sur la problématique de l'application du protocole de Maputo en RDC, ayant pour thème "Réflexion en la lumière de la situation des femmes et des filles déplacées de guerre à l'est du pays".

L'activité a réuni 50 participants en présentiel à Kinshasa, 10 au Nord-Kivu et 10 en Ituri en ligne sur Zoom. Les participants étaient issus des associations de femmes, des ministères (genre, affaires sociales, justice, santé, jeunesse, droits humains, présidence, défense), des Forces armées nationales congolaises (FARDC), de la Police nationale congolaise (PNC), de la société civile, des ambassades et des organisations nationales et internationales.

Les objectifs de l'atelier étaient les suivants : 

(i) Promouvoir les droits fondamentaux des femmes tels qu'énoncés par le Protocole de Maputo et d'autres instruments juridiques nationaux et internationaux 

(II) Présenter l'impact des violences basées sur le genre (VBG) dans la vie des femmes et des filles déplacées à l'est du pays, à travers la restitution des cas de VBG recueillis lors d'une mission dans les camps de déplacés du Nord-Kivu et de l'Ituri 

 (iii) Formuler des recommandations pour relever les défis liés à l'effectivité des droits fondamentaux des femmes prônés par le Protocole de Maputo, y compris sur l'avortement 

 (iv) Formuler des recommandations visant à contribuer à la lutte contre l'impunité des violences sexuelles faites aux femmes et aux filles congolaises dans les zones de conflit ainsi qu'à la prise en charge holistique des survivantes.

Représentant la Ministre du Genre à cet atelier, Monsieur TSHIKA LUABA a tenu à saluer l'apport d'IPAS à cette activité qui a mis en valeur les femmes et les filles réfugiées à l'Est de la République Démocratique du Congo.
Le représentant du directeur d'IPAS en République Démocratique, Lemien SAKALUNGA, a pour sa part expliqué le calvaire des femmes et des filles victimes de violences perpétrées par les groupes armés à l'est de la RDC. Il a souligné les graves conséquences psychologiques des violences sexuelles sur la santé des victimes et a exhorté les autorités à garantir la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles.
De son côté, le président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme, Paul NSAPU MUKUKU, a remercié l'organisation non gouvernementale pour son appui. Il a rappelé les instruments juridiques internationaux et nationaux qui protègent les femmes contre les violences.

Cette activité a permis de dresser un état des lieux de la situation des femmes et des filles déplacées dans l'Est de la RDC et permis de faire progresser la réflexion sur l’effectivité de la mise en œuvre du protocole de Maputo en RDC.

A l’issue de l’atelier, quelques recommandations ont été formulées pour améliorer la protection et la prise en charge des victimes de violence sexuelle en période de conflit, notamment: 

(i) Renforcer la sensibilisation aux droits des femmes et des filles, en particulier au Protocole de Maputo

 (II) Appuyer les organisations des femmes qui travaillent sur les questions de VBG

 (iii) Assurer aux victimes de VBG un accès à des services de prise en charge médicale, psychologique et juridique

(iv) Mettre en œuvre des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) qui prennent en compte les besoins spécifiques des femmes et des filles.


Nancy Clémence Tshimueneka