La 5e édition de la foire des femmes médias a été lancée le jeudi 21 mars à Fleuve Congo Hôtel par le ministre de la communication Patrick Muyaya. Le thème choisi cette année est : "Investir dans la femme journaliste pour promouvoir l'accès à l'information des plus vulnérables".
Lors de son allocution, Grâce Ngyke, coordinatrice générale d'ACOFEPE, a soutenu qu'investir dans la femme journaliste revient à investir dans la démocratie, dans les droits de l'Homme et dans le développement de la RDC.
Dans un monde où l'information est devenue une ressource essentielle, les femmes journalistes apportent une perspective unique et souvent sous-représentée dans les médias. Elles sont les voix de ceux qui sont le plus souvent marginalisés et ignorés, a-t-elle dit.
Malgré le progrès lié à l'intégration sensible des femmes dans les médias en ligne, soit 23 %, relève-t-elle, les femmes journalistes continuent à faire face à des nombreux défis allant de la discrimination à la violence en passant par le manque d'accès aux ressources et aux opportunités.
"Il est donc impératif que nous travaillons ensemble en tant que société, secteur des médias, pour créer un environnement inclusif et sûr où les femmes journalistes peuvent s'épanouir et exercer leur métier en toute liberté."
Elle a, à cette occasion, lancé un appel à toutes les parties prenantes, qu'elles soient gouvernementales, privées ou de la société civile, à l'engagement pour soutenir et promouvoir les femmes journalistes. Ceci, selon elle, passe par la mise en place des programmes et des politiques visant à renforcer leurs capacités, à garantir leur sécurité, à promouvoir leur accès équitable aux opportunités professionnelles.
Karim Bernard-Dende, directeur pays d'Internews, a de son côté fait savoir qu'Internews appuie ces initiatives afin que la profession puisse ouvrir les discussions nécessaires pour la promotion des femmes dans les rédactions, mais également sur le rôle des médias dans la promotion de l'égalité des genres.
"Il s'agit à la fois de l'accès aux médias des femmes leaders, de la discussion sur les questions d'égalité, de la participation des femmes dans le débat et de la mise en œuvre des solutions aux problèmes sociaux et économiques de la RDC".
Pour que les femmes journalistes puissent pleinement jouer leur rôle en tant que journaliste d'abord et au service de l'inclusion des plus vulnérables, notamment en zones de conflits, Karim Bernard-Dende préconise l'organisation des tables rondes pour que les professionnels des médias, les membres des organisations de la société civile ou des universitaires puissent discuter des stratégies et des obstacles dans le secteur du journalisme.
Le chargé des programmes et de liaison à l'ambassade de Suisse, Jurg Schneider, a quant à lui appelé les journalistes à être les agents de changement en mobilisant diverses expertises de la société civile pour établir un diagnostic précis des inégalités et promouvoir une autonomisation prospère et durable.
"Promouvoir l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes offrent une opportunité de corriger les inégalités, de réformer les politiques afin de demarginaliser les femmes et autres groupes défavorisés et vulnérables dans toute leur diversité" a-t-il soutenu avant de former le vœux que cette édition soit le départ d'une nouvelle mobilisation concrète des femmes journalistes sur la question de l'accès à l'information qui constitue un fondement de société pacifique et ouverte à toutes et à tous en particulier pour les plus vulnérables en vue du développement durable.
Il a également réaffirmé le soutien et l'accompagnement de la Suisse aux organisations des femmes des médias dans la mise en œuvre de réflexion, de résolution et de recommandation de cette foire qui pourraient servir de base à un plaidoyer en faveur de l'adoption du projet de loi sur l'accès à l'information publique auprès de l'Assemblée nationale.
Ann-Sofie RAHMQVIST, 1ère secrétaire à l'ambassade de Suède, a invité les hommes et les garçons dans toute leur diversité à s'engager dans ce combat en investissant dans la masculinité inclusive et positive. Et au secteur des médias à donner de l'espace aux voix, perceptions et opinions des femmes pour encourager l'égalité des genres et promouvoir la femme.
"La bonne voix à suivre est un avenir dans lequel les femmes et les hommes dans toute leur diversité sont libres de façonner leur propre vie".
Plusieurs femmes journalistes ont lors de cette activité tenu des stands pour mettre en lumière le travail qu'elles font au quotidien pour la promotion et l'égalité des genres.
Cette foire des femmes des médias a été organisée par l'association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (ACOFEPE), la fédération des radios de proximité au Congo (FRPC) et Handicap Zéro, dans le cadre du projet de renforcement des radios locales en RDC, financé par la fédération Séduoise et Suisse, à travers le programme MSDA sous l'appuie technique d'Internews.
Nancy Clémence Tshimueneka