À Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele au nord-est de la RDC, la campagne électorale, en prélude des scrutins combinés du 20 décembre prochain, a pris une autre tournure cette dernière semaine.
Quelques cas de dérapages ont été rapportés depuis le début de la semaine en cours, avec à la clé, des actes de vandalisme par les camps de certains candidats qui se disputent l'unique siège de la députation nationale, et l'autre de la députation provinciale.
Le dernier remonte à l'avant-midi de ce mercredi 13 décembre, et dont les images ont fait le tour de la toile, montrant qu'un militant du candidat député national et provincial, le sénateur Jean Bakomito Gambu, se faisant tabasser par ses adversaires, le camp du candidat député national Christophe Baseane Nangaa (gouverneur de province), au quartier Gossamu dans la commune Kupa, renseignent les premières informations.
Des sources proches de la victime signalent que cette dernière a été dépouillée de sa moto, de son portefeuille et autres biens, avant d'être vite acheminée aux cliniques universitaires d'Isiro où elle poursuit les soins d'urgence car ayant des blessures sur sa tête.
Le leader du parti politique Actions pour le Renouveau et le Développement du Congo (ARDC) qui condamne avec force cette barbarie, dit s'en remettre à la justice pour trancher et lance un message de paix à ses militants et aux autres camps.
« Je suis vraiment très touché et je n'arrive pas à comprendre pourquoi l'intolérance peut amener certains de nos frères jusque-là. Ce garçon a été sérieusement agressé, il est aux urgences, il a des blessures presque partout, et sa vie a été inutilement mise en danger. La campagne n'est pas un combat de biceps (…). Les cas comme ça ne font que se répéter, je pense qu'il s'agit là d'un signe de désespoir qui pousse ces gens à pouvoir s'attaquer à tout le monde ; mais nous n'allons pas nous laisser intimider. Cependant nous ne pouvons pas rester calme, dans les instants même nous avons saisi les autorités de justice, et on verra ce que les enquêtes vont donner pour établir les responsabilités. Tout de même, nous voulons appeler les uns et les autres au calme. Nous ne pouvons pas prêcher la violence et nous n'accepterons pas non plus qu'on nous impose la violence », a lancé Jean Bakomito au sortir de la visite de son sympathisant à l'hôpital.
D'autre part, la partie incriminée parle d'un simple jeu de victimisation afin de s'attirer l'empathie de la population. Contacté, le directeur de campagne du candidat Baseane de Congo Espoir mentionne un acte de provocation par adversaires qui ne sont pas à leur première cabale. Boaz Zamani, énumère quelques cas précis dont son camp est victime depuis le week-end et se veut très serein.
« C'est inimaginable. Comment expliquer qu'un seul militant se permette de traverser notre cortège. Nous étions en caravane et le prétendu agressé a démarré sa moto pour se heurter contre une moto tricycle pour finalement se retrouver à terre. Personne ne l'a agressé et d'ailleurs ce sont nos combattants qui l'ont relevé. Allez-y comprendre si une foule de plus 1000 personnes s'en prendrait à un seul individu, pourrait-il survivre réellement ? », a pour sa part, expliqué à Actualité.cd le directeur de campagne de Congo Espoir
Et d’ajouter :
« Tout ça sont des conjurations fomentées dans des officines bien connues pour tenter de nuire à la personne du Gouverneur, notre candidat Goliath au regard de ses actions qui font bouger le monde. Vous allez comprendre avec moi que le seul candidat dont les affiches sont sabotées dans la ville, c'est Christophe Nangaa. Il vous souviendra également que le lundi un autre militant d'un autre camp qui nous a rencontrés en pleine caravane à Madulunga a simulé un accident par devant notre jeep pour faire croire que nous l'aurions tamponné, mais gloire à Dieu nous l'avions remarqué d'avance et nous nous sommes arrêtés en distance. Tout cela pour nous faire reculer mais nous n'allons pas céder même un centimètre ».
Il est important de souligner que la campagne électorale s'est annoncée très aride depuis peu avant son lancement. Des adeptes de telle ou telle autre famille politique se lancent des messages de haine, des chansons hostiles et des propos désobligeants lors du déroulement de la campagne électorale à Isiro. De manière approximative, environ cinq cas d'échauffourées ont été enregistrés les trois derniers jours à une semaine de la tenue des scrutins généraux.
Joël Lembakasi à Isiro