Entre le 1er et le 19 octobre, l'Office des Nations unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) a enregistré un exode massif de 199 000 personnes fuyant leurs foyers dans les territoires de Rutshuru et Masisi, dans la province instable du Nord-Kivu, suite à une escalade de la violence opposant le groupe armé non étatique M23 à des factions armées soutenant les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Masisi et Rutshuru, dans le Nord-Kivu, sont parmi les territoires les plus touchés par l'insécurité alimentaire. Selon les chiffres de l'OCHA, 40 % de la population de Masisi, soit environ 721 000 personnes, se trouvent en situation de crise et d'urgence alimentaire (IPC3+). De même, 35 % de la population de Rutshuru, environ 522 000 personnes, se trouvent dans cette même catégorie d'urgence alimentaire.
Par ailleurs, dans la province d'Ituri, 33 000 individus ont fui leurs foyers à la suite d'incursions menées par des groupes armés non étatiques entre le 27 septembre et le 13 octobre, dans le territoire de Djugu. À Logo, une attaque perpétrée par des groupes armés non étatiques a forcé 8 000 personnes à quitter leurs maisons, touchant 50 habitations réparties dans deux villages le 7 octobre. Dans cette province, 1,3 million de personnes, soit un tiers de la population, se retrouvent confrontées à une situation d'insécurité alimentaire.
En parallèle, la province du Sud-Kivu a connu d'autres déplacements massifs, avec 5 000 personnes déplacées entre le 13 et le 20 septembre dans le territoire de Shabunda, et 900 autres le 25 septembre à Mulamba. Ces déplacements font suite à des affrontements entre groupes armés non étatiques, portant à nouveau le lourd fardeau de la crise humanitaire sur les épaules de la population locale.
La région continue de faire face à des défis immenses en matière de sécurité et d'approvisionnement alimentaire, exacerbant une situation déjà précaire pour des milliers de personnes contraintes de fuir les violences persistantes.