Les animateurs des partis politiques en République Démocratique du Congo sont une nouvelle fois appelés à veiller à l'encadrement civique de leurs militants en cette période électorale. Cet appel est du VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires Coutumières Peter Kazadi dans son intervention lors de la 119e réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 10 novembre 2023 à la Cité de l'Union Africaine.
"Dans le volet politique,le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires Coutumières a déploré les troubles à l'ordre public impliquant les militants des différents partis politiques dans les provinces du Haut Katanga, Kasaï, Maniema et Sud Kivu. Il a rappelé encore une fois la responsabilité des animateurs des partis politiques dans l'encadrement civique de leurs militants", rapporte le compte rendu de la réunion.
Le gouvernement, a-t-il insisté, ne ménagera aucun effort à travers les forces de défense et sécurité pour sécuriser le processus électoral.
Candidat Président de la République Martin Fayulu, en périple pre-électoral dans la région du Kasaï, a été confronté à l'intolérance politique. À Tshikapa, sa caravane a été prise pour cible samedi dernier par des individus se réclamant du parti au pouvoir. Des projectiles ont été lancés, et un pare-brise a été brisé, dans une tentative d'empêcher le candidat à la présidentielle de tenir son rassemblement dans la ville. Finalement, le meeting a eu lieu sur le terrain Kalay, dans la commune de Dibumba, où Martin Fayulu a dénoncé ces actes. Il a plaidé en faveur de l'unité, de la cohésion nationale, et a appelé les partisans de l'UDPS à mettre fin à la violence contre les opposants politiques.
Par l'intermédiaire de sa porte-parole, Tina Salama, Félix Tshisekedi a exprimé son « regret face à l'intolérance politique dont a été victime Martin Fayulu ». Sans pointer directement du doigt les auteurs de ces violences, il a fait allusion à « certains compatriotes ». Il a condamné fermement « ces actes anti-démocratiques », exhortant « le peuple congolais à faire preuve de tolérance et de citoyenneté envers tous les candidats ».
Ce n'est pas la première fois que des incidents ciblent les opposants politiques dans cette région du pays. Fin juillet, Delly Sesanga, candidat déclaré à la présidentielle, a été victime d'une agression alors que son cortège traversait les rues de Kananga, dans la province de Kasai-central. Il a été touché à la tête par un projectile lancé par un agresseur non identifié. Un véhicule transportant un groupe de journalistes qui couvraient cet événement a également été pris pour cible, avec des jets de pierres ayant légèrement blessé certains reporters.
À la suite des affrontements entre militants de l'union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fédération de Kasumbalesa et ceux de Ensemble Pour la République, parti de l'opposition, dans la même ville frontalière située dans le Haut-Katanga, Justicia Asbl, une organisation de promotion et de défense et de protection des droits de l'homme, dénonce la léthargie de la justice qui est resté muette face aux attaques et propos d'incitation à la violence et à la haine tribale.
Clément MUAMBA