La mobilisation en faveur de la libération de Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’Actualité.cd, correspondant de Jeune Afrique et Reuters, ne faiblit pas quatre semaines après son arrestation.
« Cette détention s'ajoute aux diverses attaques contre la liberté de la presse en RDC et soulève en effet de nombreuses inquiétudes. L'UE a soulevé à plusieurs reprises la question de la liberté des médias en RDC et l'importance d'en assurer le respect, et continuera à le faire », a déclaré, à Actualite.cd, un porte-parole de l’Union Européenne.
48h après l’arrestation de notre confrère, l’ambassade de l’Union européenne avait dit suivre la situation de près et rappelé l’importance de la presse en démocratie.
« La liberté de la presse est fondamentale pour l'État de droit. Les journalistes doivent pouvoir faire leur travail sans craindre d'être poursuivis et les autorités doivent clarifier les raisons des arrestations et des détentions. Nous soulèverons à nouveau cette question avec les autorités dans les jours à venir », explique encore ce porte-parole de l’UE à actualite.cd.
Amnesty international a lancé un appel à une action urgente, demandant à ses membres et partenaires d’écrire une lettre au président Félix Tshisekedi. Un modèle de lettre leur a même été transmis. L’ONG internationale considère comme beaucoup d’autres organisations, l’ONU inclus, que la détention de Stanis Bujakera est arbitraire.
Notre confrère est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l'Etat, propagation de faux bruits et transmission de messages erronés et contraire à la loi » pour un article paru chez Jeune Afrique qu’il n’a pas signé et dont on lui demande de révéler ses sources. L’article susmentionné se basait sur une note confidentielle attribuée à l’Agence nationale des Renseignements et qui impliquait les renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre et opposant, Cherubin Okende.
Le président Tshisekedi à New York avait évoqué les cas de l’américain Julian Assange et de la française Ariane Lavrilleux qui ont tous deux connus des ennuis avec la justice de leur pays pour avoir révélé des informations confidentielles d’intérêt public majeur. Le gouvernement assure lui que le document est faux.
Au 3 octobre, dans le cadre de la campagne #FreeStanis, plus de 60 personnalités et organisations avaient témoigné de leur soutien à Stanis Bujakera par des messages vidéos et ils avaient cumulé plus de 2,5 millions de vues sur les réseaux sociaux de Jeune Afrique et d’Actualite.cd.