Lundi soir, à Goma, ont été inhumées les dépouilles de plus de 50 personnes, victimes d'une répression militaire survenue lors d'une manifestation le 30 août dernier. Dans le cimetière de Makao, notre correspondant sur place a dénombré 57 cercueils. 47 d'entre eux renfermaient les corps de personnes identifiées par leurs familles, les autres demeurant non identifiés.
Le ministre de l'Intérieur, présent sur les lieux, a rendu un hommage solennel à ces victimes au nom du gouvernement central de la RDC : "Sur décision de la cour militaire, nous sommes ici aujourd'hui pour procéder à l'inhumation. Le gouvernement a pris en charge les frais funéraires, mais a également versé une aide financière pour soutenir les familles endeuillées et leur permettre de vivre ce deuil d'une manière plus apaisée."
Le ministre a ensuite mis en garde la population contre des tentatives de manipulation : "Je tiens à appeler notre population au calme. Face à cette situation, que tous condamnent, il est crucial de rester vigilant. L'ennemi rwandais est à nos portes, occupant certains de nos territoires et tentant de manipuler certains d'entre nous. Soyons unis en tant que peuple de la République Démocratique du Congo, défendons notre territoire, c'est essentiel."
Dimanche soir, les autorités provinciales du Nord-Kivu avaient annoncé cette inhumation pour le lundi, suscitant des tensions à Goma. Plusieurs familles de victimes s'étaient d'ailleurs opposées à cette décision, souhaitant une inhumation en accord avec les volontés de chaque famille. Dans l'après-midi, lors de sa venue à Goma, le ministre de l'Intérieur, Peter Kazadi, a rencontré les familles pour apaiser la situation. Une somme de 5 millions de francs congolais, soit l'équivalent de 2 000 dollars américains, a été remise à chaque famille pour les obsèques.
Peter Kazadi a également assuré que le gouvernement suivrait cette affaire de près : "La justice sera rendue et, si réparation doit être faite, le gouvernement s'en chargera."
Yvonne Kapinga, à Goma