Ce 28 juillet à Kinshasa démarre la neuvième édition des jeux de la Francophonie. A quelques heures du lancement de grand évènement, le Desk Femme d’ACTUALITE.CD a recueilli dans les rues kinoises, les attentes des femmes et jeunes filles.
« D'abord, je souhaite que les jeux se déroulent sans incident. Kinshasa en tant que capitale des jeux de francophonie reflète bien son image d'hospitalité légendaire. Que les Kinois répondent massivement à ce rendez-vous, que les athlètes congolais nous ramènent des médailles dans chaque discipline. Enfin, que la fête soit belle et bien au rendez-vous », s'exclame Lydia Massamba, quadragénaire et couturière.
« La communication autour de ces jeux est très bien faite. Je vois les panneaux des jeux de la francophonie partout en ville, les voitures sont couvertes de représentations, la communication est vraiment impactante. Cela suscite dans la population, le désir d’en savoir plus autour de ces jeux », affirme Smyrne Kipa, agent dans une entreprise spécialisée dans le domaine de la Gestion des Ressources.
Mamie Ilunga, gérante d’un dépôt de ciment a déjà tracé son programme pour ce soir. « C’est la première fois que ces jeux se passent chez nous au Congo. Je ne manquerai pas l’occasion d’y assister. Dès ce soir, je serai au stade des martyrs pour suivre en live le spectacle de lancement. Je vais également payer des tickets pour les autres spectacles jusqu’à la clôture », a-t-elle confié.
Infrastructures, Billetterie et Situations socio-économique face à la Francophonie
Kinshasa a accumulé du retard dans la réalisation des infrastructures qui devraient abriter cette fête de la jeunesse francophone. Plusieurs missions d'inspections se sont succédées dans la capitale congolaise pour palper du doigt la réalité sur terrain. Fin 2021, un nouveau comité national a été nommé pour accélérer les préparatifs qui ont pris un grand retard. Les jeux ont été reportés pour la deuxième fois après 2020 suite à la pandémie de Covid-19. Initialement prévus en 2022 à Kinshasa, ils se tiennent donc en 2023.
Certaines kinoises ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à la qualité des infrastructures construites pour la plupart « sous pression ». D’autres voudraient avoir plus de précisions autour des billets d’accès et interrogent l’utilité de ces jeux dans le contexte de crise économique que traverse la RDC.
« Je suis moins informée sur le lieu de la vente et le coût des billets. C'est inquiétant puisque on est à quelques heures seulement du démarrage des jeux. Et surtout que je suis excitée à l'idée de suivre la cérémonie d'ouverture des jeux », s’inquiète Cynthia Mbongi, 21 ans, diplômée en Latin philo.
« Nous avons vu comment les autorités congolaises se sont démenées pour maintenir l’organisation de ces jeux malgré les inquiétudes ou les différentes situations que traverse le pays. Avec toute la pression qu’il y a eu autour des travaux de construction en dernière minute, on se demande combien de temps les infrastructures construites à cette occasion vont tenir et bénéficier à la population. Je demanderai aux autorités de mettre tout en œuvre pour que toutes les étapes et les évènements prévus pour cette édition se passent très bien afin que l’image du pays soit redorée », dit Sarah Bawala, étudiante en deuxième licence médecine à l’Université Protestante du Congo (UPC). Elle a également confié avoir pris ses dispositions pour suivre le déroulement des jeux sur la chaîne nationale.
A Chantal Omba, sexagénaire, agent au ministère de l’environnement d’ajouter, « je ne trouve pas l’utilité d’investir autant de moyens financiers pour organiser cet évènement. Notre pays fait face à de nombreuses situations. L’insécurité, le chômage, la crise économique et sociale, des conflits armés (…) Et face à tout cela, le gouvernement choisit d’investir dans l’organisation des jeux de la Francophonie. Après ces jeux, quels seront les bénéfices pour nous en tant que peuple ? Nos problèmes resteront les mêmes et sans solution. Je ne compte pas m’y rendre ».
Mme Kipa a également ajouté « en termes d’attentes, je n’en ai vraiment pas beaucoup. C’est vrai que nous attendons le pays sous un autre angle, mais nous voyons des jeux être organisés. C’est encore des moyens financiers investis. Non, je ne pense pas y prendre part ».
Pour rappel, les jeux de la Francophonie ont notamment pour objectifs de contribuer à la promotion de la paix et du développement à travers les rencontres et les échanges entre jeunes francophones ; de permettre le rapprochement des États et gouvernements de la Francophonie et constituer un facteur de dynamisation de sa jeunesse en contribuant à la solidarité internationale, dans le respect de l’égalité entre les genres, contribuer à la préparation de la relève sportive francophone en vue de sa participation à d’autres grands évènements sportifs ainsi que de contribuer à la promotion de la langue française.
Prisca Lokale