La question sur la nationalité du prévenu Édouard Mwangachuchu continue d’être examinée devant la Haute cour militaire. Lors de l'audience du mardi dernier, les débats ont porté sur les documents de test Covid effectué par le prévenu au Rwanda biomedical center (RBC). Ces documents lui reconnaissent deux nationalités différentes. Alors les avocats de Mwangachuchu estiment que la Haute cour ne peut pas considérer un test covid comme un élément pouvant établir la nationalité pendant que dans le dossier il y a des passeports congolais qui prouvent le contraire.
"Le premier test présenté, c'est le test du ministère public; et dans ce test, il est de nationalité rwandaise et notre client avait rétorqué en disant j’ai fait deux tests en entrant. Le premier, est un test rapide qu'on appelle RDT. Ce test n'a pas été accepté pour monter dans l'avion. On l'a envoyé dans un stade pour faire le deuxième test. Nous notons deux erreurs administratives: d'abord on ne devrait pas changer le ID car le ID est un identifiant unique. L'erreur provient du fait qu'il y a deux ID différents. S'il avait gardé le même ID, les mêmes données qu'il avait déjà déclarées à l'entrée au Rwanda, ce problème de nationalité n'allait pas se poser", a expliqué Me Thomas Gamakolo.
Pour les avocats, étant donné que le prévenu détient les passeports congolais, cela est une preuve de nationalité par rapport à un test covid.
"Il y a aussi d'autres éléments probants extérieurs au test, par exemple six passeports congolais qu'il détient et un qui est même diplomatique. Face au test covid qu'il a fait, est-ce qu'on peut encore parler raisonnablement de la nationalité Rwandaise ? Est-ce que le test est un élément d'identité ? Est-ce que lui, il pouvait savoir déjà en mai 2021, que le 1er mars 2023 il sera arrêté par la Demiap pour faire un faux test en se présentant comme congolais ?", s'interroge l'avocat.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes par les services de renseignements militaires des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo