Après le retrait des avocats de Mwangachuchu, la Haute cour militaire n'exclut pas la possibilité de lui désigner un avocat « pro deo »

Le député Edouard Mwangachuchu à l'audience de ce vendredi 7 juillet à la Haute cour militaire à Ndolo
Le député Edouard Mwangachuchu à l'audience de ce vendredi 7 juillet à la Haute cour militaire à Ndolo

Les avocats d'Édouard Mwangachuchu se sont retirés de l'audience de vendredi 7 juillet dernier devant la Haute cour militaire. Après ce retrait, la juridiction a rappelé sa volonté de respecter les droit de toutes les parties au procès et a prévenu que si ces avocats ne reviennent pas sur leur décision, elle sera obligée de désigner un avocat pro deo pour assurer la défense du député poursuivi.

"Vous les avocats, vous présentez les attitudes qui sont susceptibles d'aller contre les intérêts de votre client. Sachez qu'il y a des procédures qui sont prévues, qui peuvent permettre à la Cour de continuer malgré votre refus de comparaître. Nous ne voulons pas y arriver, nous voulons respecter les droits de tout le monde pour aboutir de manière heureuse. Ne cherchez pas à compliquer ce qui est facile. Si les conseils du prévenu Mwangachuchu qui ont retiré leurs comparutions ne reviennent pas, la Haute cour a l'obligation de désigner un conseil d'office pour poursuivre et que ces deux prévenus soient assistés. Et que même cette désignation d'office est une mesure qui ressort d'une décision du législateur. Ce n'est pas une invention par un règlement ", a déclaré le juge de la Haute cour militaire.

Les avocats dénoncent le manque d'écoute et le sens d’humanisme de la part de la Haute cour militaire. "Alors dans ces conditions là, nous ne pouvons pas accompagner notre client au mouroir. Ça devient une chasse à la sorcière. Il n'a plus droit à la vie. On refuse de faire un bilan santé depuis le 1er mars qu'il est ici pour voir si la santé est bonne," s'indigne  un des avocats du prévenu.

Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.

Ivan Kasongo