Les avocats de Mwangachuchu insistent sur l'état de santé “précaire” de leur client. Au cours de l'audience de mardi 4 juillet, ils ont demandé à la Haute cour d'autoriser une expertise médicale qui pourrait attester qu’Édouard Mwangachuchu a plusieurs problèmes de santé. Selon eux, le centre pénitencier de Ndolo ne peut pas administrer des soins curatifs à leur client et qu’il faut à cet effet recourir à une autre institution médicale.
"Nous sommes butés au même problème de tension qui monte. Nous sollicitons de votre auguste cour, c'est une demande de la partie défense, je pense que le droit de la défense nous permet de solliciter de temps en temps des mesures, dont l'expertise médicale pour qu'on puisse continuer sans de tels problèmes. Nous estimons que cet hôpital qui le reçoit et lui donne des soins palliatifs, ne peut pas lui donner des soins curatifs compte tenu de son tableau médical. Si votre cour peut autoriser une expertise médicale", a demandé l'avocat de Mwangachuchu, Me Thomas Gamakolo.
La Haute cour a précisé que cette question ne relève pas de sa compétence et qu’il revient à l'administration pénitentiaire d'apprécier l'urgence ou la nécessité de faire recours à une autre institution médicale pour des soins appropriés.
"Selon le rapport de l'hôpital ici ce matin, sa tension fait 16/9. Nous avons un membre de la composition qui fait même 16/10, mais ça dépend aussi de l'âge. Nous ne voulons pas engager un débat sur l'état de santé ici. S’il y a un problème de santé, c'est l'administration pénitentiaire qui va le résoudre", a répondu la Haute cour militaire.
M. Mwangachuchu a déjà fait à deux reprises une crise de tension qui ne lui a pas permis de se présenter à l’audience. Sa défense continue de demander son évacuation vers l’étranger pour des soins appropriés.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo