Alors que les tensions montent à l’approche des élections, le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a entamé une série d’échanges avec des acteurs politiques. Denis Kadima a reçu le quatro de l’opposition la semaine dernière et Adolphe Muzito ce lundi. Cette démarche peut-elle apaiser le climat et crédibiliser le processus ? Annie Matundu a répondu au Desk Femme.
« Je crois que les tensions et même la crédibilité du processus sont étroitement liées à l'inclusivité », dit-t-elle.
Et de poursuivre, « Vous savez, il est important de toujours s’ouvrir au dialogue. Cela permet de prendre en compte toutes les voix et tous les points de vue. Du choc des idées, jaillit la lumière, dit-on. Et à chaque fois que des voix se lèvent pour contester un processus, quand toutes les parties prenantes ne sont pas associées pour aboutir à des élections transparentes, crédibles et apaisées, la CENI qui sert d’intermédiaire doit jouer le rôle de médiateur. Il faut que toutes les opinions soient considérées ».
Annie Matundu est une militante congolaise reconnue pour ses contributions à la mise en œuvre de l’agenda paix et sécurité en Afrique et particulièrement en RDC. Elle a implanté la première section de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (WILPF/ RDC), elle est la première à avoir mis en place un glossaire de termes la Résolution 1325 (Femmes, Paix et Sécurité) du Conseil de Sécurité des Nations Unies, elle continue de partager son expérience et son savoir sur les questions de femmes, paix et sécurité en RDC.
A ce stade du processus électoral, le Parti du peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila ne s’est affiché nulle part. En juin, Martin Fayulu, qui forme une coalition avec Delly Sessanga, Moise Katumbi et Matata Ponyo, avait déclaré que son parti ne participerait pas aux échéances « tant que le fichier ne sera pas audité ». Entre-temps, les députés membres de l’opposition avaient aussi boycotté les plénières autour de la répartition des sièges.
Face à cette situation, Mme Matundu suggère au président de la CENI de « ne pas uniquement s'en tenir à son calendrier électoral. De faire certains aménagements pour que le processus intègre tous les acteurs ».
Par ailleurs, elle appelle tous les leaders politiques à se résigner pour faire avancer le processus. Car, « les élections doivent avoir lieu cette année conformément à la Constitution. Aux leaders qui ne voudront pas permettre au processus d’avancer, ils vont sans le vouloir permettre que les élections se tiennent dans les mêmes conditions qu’en 2006 où l’UDPS avait refusé de faire partie du processus ».
Prisca Lokale