En marge du 63e anniversaire de l'indépendance de la République Démocratique du Congo, Martin Fayulu s'est montré très critique à l'endroit de la diplomatie congolaise qui peine à donner des résultats escomptés face à l'agression rwandaise via les rebelles du M23.
Pour le leader du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE), ceci démontre à quel point l'administration Tshisekedi est incapable et incompétente de répondre aux aspirations des congolais.
« Notre pays est isolé sur le plan diplomatique. Malgré les évidences apportées par les experts de l'ONU à maintes reprises sur la présence des militaires rwandais en RDC et le soutien du M23 par le président rwandais, aucun pays africain n'a condamné le Rwanda et aucun pays du monde n'a sanctionné le Rwanda. Le gouvernement est incapable de rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda, de fermer nos frontières avec ce pays et de faire adopter au conseil de sécurité de l'ONU une résolution reconnaissant et condamnant l'agression rwandaise », a déploré Martin Fayulu vendredi 30 juin dernier dans son discours.
Et de poursuivre :
« Le gouvernement de Tshisekedi est totalement absent lorsqu'il s'agit de répondre aux attentes et aspirations des Congolais. Le peuple congolais mérite mieux. En réalité, Monsieur Tshisekedi a fait de notre pays un non-Etat. Il l'a appauvri et le fait piller par tout celui qui veut. Il a livré le pays au Rwanda et à l'EAC. Il a eu quatre ans pour organiser les jeux de la francophonie mais l'on constate qu'à quatre semaines du début des jeux, les infrastructures ne sont pas prêtes. Ce qui traduit son incompétence ».
Revenant sur l'aspect sécuritaire, il a noté la détérioration de la situation au Sud Kivu, en Ituri et au Nord Kivu avec la prise de plusieurs localités par le M23 et où plusieurs autres groupes armés sévissent, notamment les ADF. Un état de siège robotique et inutile, dit-il, a été instauré dans le Nord Kivu et en Ituri sans résultat palpable.
« Les tueries de nos populations se poursuivent allègrement dans ces provinces où plus de 7 millions de nos compatriotes sont devenus des déplacés internes dans leur propre pays. Une partie du Nord-Kivu échappe totalement au contrôle de l'autorité de l'Etat, car occupée par les éléments du M23 et les troupes militaires de quelques pays de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC). Sous prétexte de combattre le M23, M. Tshisekedi, sans consulter le peuple congolais, les a invités. Les récents propos du président Kenyan, William Ruto, qui font échos à ceux du président burundais, Evariste Ndayishimiye s'apparentent à une mise sous tutelle de facto », a, une fois de plus, dénoncé Martin Fayulu.
Et de poursuivre :
« Cela doit nous interpeller et nous montrer à quel point M. Tshisekedi est en train d'accélérer la balkanisation de notre pays. On comprend alors mieux ses propos quand il disait aux Congolais: "ça ne sert à rien de vous battre pour des morceaux de terre, alors que c'est la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est qui deviendra notre pays." La violence et l'insécurité se sont généralisées sur l'ensemble du territoire national et ont gagné l'ouest du pays, notamment dans les provinces de Maï-Ndombe, Kwango, Kwilu et la partie Est de la ville de Kinshasa (Maluku) avec les massacres des Congolais que personne n'arrive à expliquer. On voit l'apparition d'un mouvement mystico-armé appelé "Mobondo" qui sème la terreur et tue sans pitié. Le phénomène s'étend maintenant dans le Kongo Central. La question sur la main noire agissante soulevée par plusieurs organisations de la société civile n'a jamais été élucidée »
La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC demeure préoccupante. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis lors, la force régionale a régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.
La situation est telle que les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain. Ainsi Kinshasa s'est résolu de se tourner vers la SADC. Le dernier sommet tenu en Namibie, a validé l'envoie dans les prochains jours des troupes de la SADC à l'Est de la RDC. Jusqu'ici, la date du déploiement de ces troupes à l'Est de la RDC n'est pas toujours connue.
Clément MUAMBA