A environ six mois des élections, c’est au cours de ce mois de juillet que doivent se tenir les travaux d’évaluation de l’état de siège. Deux ans après sa mise en œuvre, ces assises devront permettre de tailler l’avenir de cette mesure exceptionnelle. Contactée par le Desk Femme d’Actualite.cd, Rose Kahambu Tuombeane fait part de ses attentes.
« Trois mois après que Chef de l’Etat ait décrété l’état de siège, la Dynamique des Femmes pour la Bonne Gouvernance (DYFEGOU), avait réclamé sa levée non sans raison mais parce que les investigations que nous avions menées sur cette mesure exceptionnelle avaient prouvé que les autorités de l’état de siège s’écartaient de l’esprit et des des objectifs de cette mesure exceptionnelle », rappelle –t-elle.
En effet, Dyfegou avait noté dans un rapport publié trois mois après la décision d’instaurer l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, que depuis l’instauration de cette mesure, la situation s’est empirée sur le terrain. Les incidents sécuritaires ont augmenté, avec de graves conséquences humaines, matérielles et économiques qui viennent s’ajouter à la misère qui a duré plus de sept ans dans cette région. La sécurité des civils s’est dégradée dans les deux provinces concernées, les chiffres allant jusqu’à près de 250 personnes tuées dans les attaques et braquages contre les populations civiles et les usagers de la route.
Ainsi, à l’approche des échéances électorales de 2023, Mme Kahambu maintient le point de vue de l’organisation qu’elle dirigeait. A savoir, la levée de l’état de siège.
« Depuis le mois de juillet de l’année dernière, nous avons continué à réclamer la levée de l’état de siège. Chaque chose s’évalue sur base de résultats. Cette mesure exceptionnelle que nous vivons au Nord Kivu ainsi qu’en province de l’Ituri ayant échoué, nous devons continuer à réclamer la levée sans conditions. Des massacres continuent à endeuiller nos populations. L’état de siège doit être levé avant les élections », a-t-elle soutenu.
Il faut noter que Rose Kahambu Tuombeane, habite à Butembo (Nord Kivu). Avant d’être militante active pour la paix et les droits humains, elle a été journaliste pendant plus de 10 ans. En 2009, elle a initié avec d’autres consœurs un regroupement des Femmes professionnelles des médias dénommé "Collectif des Femmes Journalistes", CFJ en sigle qui a son siège jusqu’à aujourd’hui dans la ville de Butembo. En tant que Coordonnatrice du CFJ, elle a réussi de mettre en place la première radio de la Femme, "Radio Communautaire Salama, la voix de la Femme" en 2011. Cette radio émet à partir de Butembo jusqu’à ce jour.
En 2014, avec les autres femmes leaders de Butembo, elle a initié la Dynamique des Femmes pour la bonne Gouvernance (DYFEGOU) pour contribuer au retour de la paix et la restauration de la bonne gouvernance.
Actuellement consultante individuelle en Gestion des conflits, médiation, négociation et diplomatie préventive, elle est aussi formatrice, experte de renommée Internationale en leadership politique et je forme sur la conduite de la campagne électorale et communication politique.
Travaux préparatoires de la table ronde sur l’état de siège: la société civile du Nord-Kivu exhorte le gouvernement à lever cette mesure considérée par la population comme une punition.
Prisca Lokale