Les travaux préparatoires de la table ronde sur l’avenir de l'état de siège en vigueur depuis deux ans dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri se sont clôturés vendredi 23 juin 2023 en présence du VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et affaires coutumières, Peter Kazadi, représentant du Premier ministre Sama Lukonde en mission.
Durant 4 jours, les participants aux travaux à savoir des membres du gouvernement, les présidents des assemblées provinciales et leurs adjoints, les gouverneurs civils remplacés par les militaires, les dirigeants de la FEC, les dirigeants de la société civile, etc. ont réfléchi sur le contenu, c'est-à-dire, les termes de référence et les matières qui seront débattues durant la prochaine table ronde qui a pour objectif de réfléchir sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
" Comme c'étaient les travaux préparatoires, il y a eu trois thèmes principaux autour desquels se sont déroulés ces travaux notamment le maintien de l'état de siège, la requalification de l'état de siège ou la levée simple de l'état de siège. Nous, il nous a été demandé de donner les méfaits ou bien le pour et le contre du maintien de l'état de siège, de la requalification et de la levée. À ce stade, il n'y a vraiment pas des orientations à niveau parce que c'est en fonction de ces travaux que le chef de l'État va maintenant convoquer la table ronde et nous attendons justement cela. Il a été prévu que cela se fasse le plutôt possible pour permettre aux candidats par exemple de postuler et de se lancer dans leur campagne parce que déjà au dépôt des candidatures, il y a des manifestations ", a dit, à ACTUALITE.CD, Dieudonnée Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri.
Et de poursuivre :
" Il y a des activités politiques qui commencent et si on le faisait vite non seulement ça sera avantageux pour ceux candidats députés et même pour le chef de l'État lui même parce que ce sont des gens qui parleront aussi en sa faveur donc il a été demandé que ça se fasse le plus tôt et la date avancée par la commission c'est la deuxième quinzaine du mois de juillet. À ce stade, personne n'a la décision, les décisions suivront après la table ronde donc il faut la tenue urgente de la table ronde pour définir la suite de l'état de siège ".
À la question de savoir, s'il espérait que leur voix sera entendue cette fois-ci à la fin de la table ronde sur l'état de siège, le coordonnateur de la société civile de l'Ituri estime que le chef de l'État qui aura besoin cette population lors des prochaines élections, doit répondre à leur demande celle de lever cette mesure d'exception.
" En tout cas, ça vaut de la peine parce que même le chef de l'État a besoin de cette population et s'il ne veut pas écouter la population, la population tout de suite ça s'exprimer autrement ", a répondu Dieudonnée Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri.
À la lumière de l'ordonnance n• 21/015 du 3 mai 2021 portant proclamation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, les pouvoirs autorités provinciales ont été renforcés de manière exorbitantes, il y a la réduction de certaines libertés notamment celle de manifester mais il y a des libertés qui ne peuvent souffrir d’aucune réduction, c’est comme le droit à la vie. À six mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques ( dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux pendant l'état de siège ça ne sera pas facile pour eux.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Clément Muamba