Me Thomas Gamakolo, avocat du député national et prévenu Édouard Mwangachuchu s'est interrogé sur le lien d'infraction que veut établir l'accusation entre le recrutement des policiers Rwandais ou tutsi pour sécuriser la mine SMB et son client, qui n'est plus officiellement responsable de la mine depuis 2014. C'était au cours de l'audience de ce vendredi 16 Juin 2023.
"L'accusation se fonde sur le caractère majoritaire de l'ethnie au sein de cette unité qui d'après lui c'est dangereux dans une unité on trouve beaucoup des tutsi, pour accuser mon client. La cour a déjà précisé dès le départ qu'on ne va pas ethniciser ce procès et nous l'avons écouté. Ici nous avons un adversaire qui vient contre notre client, qui a lu un rapport du CNS devant tous ici, qui a même parlé de l'ethnie tutsi. Notre client se trouve bizarrement être un tusti et c'est peut-être à cause de ça qu'on le lie? Parce que nous ne voyons pas en tant que partie, que ces gens soient 100% tusti, en quoi ça concerne notre client qui ne recrute pas les éléments de la police", s'indigne l’avocat de Mwangachuchu.
La Haute cour militaire a précisé qu'il ne juge par l'ethnie d'un prévenu mais plutôt des citoyens congolais.
"La Haute cour ne juge pas un tusti, ni un muluba ou un hutu. La Haute cour juge des congolais. La Haute cour ne peut pas perdre de temps avec des choses qui la rabaissent. Elevons le débat. Désormais si une partie au procès fait allusion à une tribu, j'ai le pouvoir de lui arracher la parole", dit la Haute cour militaire.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo