La Haute cour militaire a auditionné à l’audience de ce mardi 13 juin le commissaire provincial de la police nationale congolaise (PNC) au Nord-Kivu, François-Xavier Aba van dans l’affaire mettant en cause le député national Edouard Mwangachuchu. Cette audition portait précisément sur la question des policiers sans numéro matricule, ni unité d'origine qui sécurisaient la société minière SMB. Dans ses dépositions, le commissaire divisionnaire Aba a confirmé avoir trouvé ces policiers et déclaré avoir écrit aux autorités au niveau national pour ce cas précisément.
"Quand je suis arrivé, j'ai trouvé dans le Nord-Kivu qu’il y a avait des éléments sans numéro matricule. Mes prédécesseurs avaient déjà commencé le travail de fond pour enlever ces éléments de la police, pour qu'il puisse y avoir un certain formalisme. J’ai écrit pour dire qu'on ne pouvait pas utiliser ces éléments sans numéro matricule; et ces gens ne sont pas policiers pour certains. J'étais buté à ce problème. Au Nord-Kivu, il y a des policiers sans matricule qui sont payés par l'Etat congolais", a expliqué Aba van.
D’où provenaient ces éléments sans matricule, mais payés par l'État congolais ?
"Là Je ne sais pas et je ne savais pas comment faire, par respect à l'Etat. Jusqu'aujourd'hui, ces policiers sans matricule sont toujours là. Ce sont des gens que j'ai trouvés là des années sans matricule mais payés par l'Etat. Je trouve que ces gens sont payés par l'Etat et j'ai demandé à ce que l'Etat puisse les matriculer. L'Etat connaît la procédure ", a-t-il répondu.
Lors des audiences antérieures, la Haute cour militaire avait déjà révélé que le général François Xavier Aba Van avait signé un bulletin de service avec des éléments de la police sans matricule, ni unité d'origine.
"La Haute cour militaire fait l'observation suivante : les unités d'origine des policiers ne sont pas reprises sur le bulletin de service fait à Goma le 8 Mai 2021 par Monsieur le Commissaire provincial Aba Van Ang François Xavier. Avec liste en annexe des policiers vous reprenant comme Commandant détachement, aucune unité d'origine n'est spécifiée. Ici il n' y a que vous et votre commandant second qui avez les unités d'origine. Donc au total 80 policiers, aucune mention de numéro matricule", avait déclaré la Haute cour militaire.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo