Tous les renseignants qui ont déposé devant la Haute cour militaire depuis le début des auditions et même ce mardi 13 juin dans l'affaire Édouard Mwangachuchu, en ce qui concerne le nombre des policiers commis à la sécurité de la mine SMB, ont confirmé que 86 policiers étaient commis à la sécurité de cette société. Alors que le contrat signé en 2015, 2018 et 2021 reprend un nombre précis de 43 éléments de la police pour sécuriser la SMB. Selon le rapport de l'inspection générale de la PNC cité par le ministère public, 43 policiers seulement étaient repris dans le contrat signé entre la RDC et la SMB, et 43 autres constituaient "un arrangement particulier avec le commissaire provincial adjoint de la police, Van Kasongo en violation des clauses ».
"Au delà de 43 policiers qui constituaient l'objet du contrat il y a autre 43 policiers qui ont été ajoutés suite à la demande de la SMB, vu la taille de leur carré minier par un arrangement particulier avec le commissaire provincial adjoint de la police, commissaire Van Kasongo en violation des clauses. La SMB ne paie que 43, ce qui confirme le rapport de la de la DGRAD. S'agissant des modalités de paiement, la SMB ne paie que 43 policiers par le biais de la DGRAD 200 $ par mois.", a expliqué l'officier du ministère public.
Selon les différents commissaires provinciaux de la police qui ont comparu, les 43 autres étaient pour la rotation, c’est-à-dire deux équipes de 43. La problématique que pose la Haute cour militaire c’est de savoir pourquoi le contrat n'avait pas indiqué 86 éléments au lieu de 43 parce que c'était 86 éléments qui étaient sur le site.
Pour le commissaire provincial adjoint chargé des opérations et renseignements, Van Kasongo, c'était une décision prise au niveau national.
"Lors de la rencontre avec mes chefs au commissariat général, j'avais la chance d'écouter un chef qui disait que c'est une décision qui était gérée au niveau national. Les éléments ne sont pas cachés, nous sommes les collaborateurs de nos chefs. On ne cache rien. A chaque fois que l'équipe de contrôle arrivait on sortait la liste de 86 policiers", a-t-il répondu aux questions de la Haute cour militaire.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo