Nord-Kivu: Au moins trois morts lors des affrontements entre le M23 et les miliciens “patriotes” à Bwito (Rutshuru)

Carte du territoire de Rutshuru
Carte du territoire de Rutshuru

Des affrontements ont opposé jeudi 8 juin, les combattants du mouvement du 23 mars et les miliciens “patriotes” dits “Wazalendo” dans certains villages des groupements Bukombo et Tongo, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. Les sources administratives locales affirment que c’est depuis tôt le matin que les combattants du M23 ont attaqué les villages de Kavumu, Kitwayovu, Shonyi et Lubwe-sude, à la limite entre les groupements Bukombo et Tongo. Les mêmes sources avancent un bilan de trois civils tués et des habitations pillées par les rebelles du M23.

“Le bilan fait état de trois civils tués par le M23. Après avoir connu l'échec face aux  Wazalendo, alors ils se sont déchargés sur les civils. Voilà comment ces civils ont perdu la vie. Après cela, tous les villages précités ont été pillés par les éléments du M23 qui seraient venus de Mulimbi”, témoigne Isaac Kibira, fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito. 

Ces affrontements ont provoqué de nouveaux déplacements des populations. 

“La population a pris fuite vers Bukombo centre où elle se concentre. Elle manque de tout. D'autres habitants se sont dirigés vers des endroits jugés sécurisés. Voilà la violation du cessez-le-feu. Ils sont en train de tuer des civils sans pardon”, ajoute Isaac Kibira.  

Ces affrontements se sont déroulés à moins de 10 Km du campement des éléments de la force régionale de East African Community (EACRF). 

“Nous demandons à notre gouvernement et ses partenaires, notamment la SADEC, l'EAC, la CIRGL et la MONUSCO de chercher comment sécuriser ce passage au niveau de Mulimbi d'où ils proviennent pour aller massacrer la population car les Wazalendo de ce côté là sont déterminés à pouvoir faire front à ces terroristes”, plaide un acteur de la société civile locale de Bwito qui a requis l’anonymat.

En dépit du cessez-le-feu observé depuis quelques semaines entre les FARDC et les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda, plusieurs localités sont toujours sous l’emprise du M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Les acteurs de la société civile dénoncent ces derniers temps, le renforcement en hommes et munitions des éléments du M23 à Rutshuru et Nyiragongo, avec comme objectif de lancer un assaut sur la ville de Goma. Nombreux éléments de cette rébellion se déguisent en civils et se camouflent parmi la population. Ce qui bloque le retour de nombreux déplacés dans leurs milieux d’origine et qui sont toujours cantonnés dans différents camps tout autour de Goma et dans la partie sud du territoire de Lubero. 

Le gouvernement a aussi alerté ces dernières semaines sur l’intention du M23 de lancer l’attaque sur Goma.

Jonathan Kombi, à Goma