RDC: à six mois de l'échéance prévue pour le retrait de la Monusco, Jean-Pierre Lacroix note une “convergence de vues” avec autorités congolaises

Les caques bleus à Beni
Les caques bleus à Beni

Le plan de retrait endossé par le Conseil de sécurité des Nations-Unies prévoit le départ de la Monusco à l’horizon 2024. A six mois de cette échéance, l’ONU assure travailler pour que “cette transition se fasse le plus vite possible”. 

En visite en RDC, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé du maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix a indiqué avoir noté une convergence de vues avec les différentes autorités de la RDC quant au processus de retrait de la Monusco qui doit cependant se faire “de manière responsable”. 

"Nous avons une bonne convergence d'analyse et d'approche avec nos partenaires congolais. Le constat est du fait qu'il faut que cette transition se fasse le plus vite possible et qu'elle s'accélère le plus vite possible mais aussi un constat tout aussi important qu’il y a un certain nombre de priorités qui nous ont été clairement communiquées par les autorités qui sont d'ailleurs tout à fait en phase avec les priorités de notre mandat mais sur lequel il faut mettre un accent dans cette nouvelle phase qui s'ouvrirait du travail de la Monusco”, a indiqué Jean-Pierre Lacroix qui cite “le DDR, la protection des civils, le soutien aux capacités de l'État notamment à la réforme du secteur de sécurité et le soutien aux efforts régionaux y compris les déploiements régionaux".

La mission de l’ONU avait déjà fermé ses bureaux dans certaines régions du pays, notamment au Kasaï et au Tanganyika pour se concentrer dans l’Est du pays où les violences font encore rage. La Monusco partira-t-elle à l’échéance convenue? "Il appartient au Conseil de sécurité d'examiner l'éventualité", a fait savoir M. Lacroix parlant du mandat en cours de la mission qui va jusqu’au 31 décembre. 

“La date limite du départ définitif, il n'y en a pas qui soit définie. La Monusco a pour vocation de partir mais un départ responsable conformément aux différents paramètres indiqués qui me semblent recueillir l'agrément des autorités avec lesquelles nous nous sommes entretenus", a-t-il ajouté. 

Il y a cependant des conditions pour le départ de la Monusco.  c’est notamment "la diminution du risque sécuritaire, la diminution massive de l'impact des activités des groupes armés, la montée en puissance de l'État", a indiqué Jean-Pierre Lacroix. A ces jalons s’ajoute le processus électoral en cours au cours de la montée de la tension au pays. 

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Le gouvernement répète régulièrement son vœu de voir la Monusco partir et il y travaille. 

Le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi avait instruit le gouvernement de diligenter une réunion avec la Monusco en vue de “réévaluer le plan de son retrait convenu en vertu de la résolution du Conseil de sécurité”. 

Cette injonction de Tshisekedi était consécutive aux manifestations contre la Monusco il y a près d’une année au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ainsi que la fusillade au poste frontière de Kasindi impliquant les casques bleus. Ces manifestations avaient fait dans l’ensemble près de 40 morts en une semaine.

Clément Muamba