Activisme du M23 au Nord-Kivu: la dramatique barre d’un million de déplacés

Un site des déplacés à Sake
Un site des déplacés à Sake

En dépit de nombreux appels à la désescalade, le cessez-le-feu annoncé sous la médiation angolaise peine à être respecté. Le M23 est toujours actif dans trois territoires du Nord-Kivu. Cette situation a aggravé la situation humanitaire dans la province. 

Le nombre total de personnes déplacées est probablement d’un million dans cette seule province depuis le début de la crise il y a un an, estime le Programme alimentaire mondial (PAM). 

La plupart d’entre elles se réfugient dans les régions de Nyiragongo, Beni et Lubero.

Certains parmi ces déplacés sont arrivés au Sud-Kivu. L’agence onusienne estime d’ailleurs que trois sites devraient être construits avant avril dans cette province pour accueillir 100 000 personnes supplémentaires venues du Nord-Kivu. Elles vont s’ajouter aux 500 000 personnes déjà déplacées dans le Sud Kivu l’année dernière. 

"Cette crise congolaise est aujourd’hui la première crise humanitaire africaine et sans doute avec la Turquie une des premières au niveau mondiale », avait d’ailleurs dit Jean-Marc Chataigner, Ambassadeur de l'Union Européenne en République Démocratique du Congo, à l’occasion de l’atterrissage de l’atterrissage du premier vol du pont aérien établi par l’UE.

« Une personne sur 4 aujourd’hui dans l’Est de la RDC est une personne déplacée, voire plusieurs fois déplacée. Répondre à cette crise est un impératif humaniste », avait ajouté le diplomate.

Jean-Marc Châtaignier propose d’ailleurs une réaction holistique à cette crise qui reconnaît que ce soutien humanitaire ne résoudra pas tout. Il a besoin d’être complétée par une action diplomatique et sans doute militaire résolue des Pays de l’Eastern African Community (mais aussi de l’Angola). Pour être plus complet, le diplomate avait également souligné l’importance d’envisager des solutions sur le long terme: la reconstruction de l’Etat congolais et de son armée, la mise en place d’une justice transitionnelle pour juger des crimes de guerre et contre l’humanité commis et mettre en place des mécanismes de réconciliation, la lutte intégrée au niveau national, régional et international contre le trafic des minerais qui constitue le butin de guerre des groupes armés, en premier lieu, etc.